Bond Beter Leefmilieu : « Le gouvernement doit prendre en compte l’impact négatif de l’aéroport

Bruzz.be
09.01.2024

Commentaire BALB : un tout grand bravo à BBL/Jasper Wouters pour leur travail remarquable ! 

Bond Beter Leefmilieu (BBL) a déposé une lettre d’objection détaillée contre le nouveau permis d’environnement que Brussels Airport tente d’obtenir. « Limiter le nombre de mouvements aériens par an à 220 000 », explique Jasper Wouters, expert du BBL.

Bruxelles Environnement a appelé les Bruxellois à répondre à l’enquête publique. Quels sont les enjeux ?
Jasper Wouters : Le nouveau permis d’environnement stipule les conditions dans lesquelles l’aéroport peut être exploité dans les années à venir, combien de vols sont autorisés par an, combien de vols de nuit. Le permis peut également imposer des objectifs de réduction du bruit, du CO2 et du dioxyde d’azote, de sorte que certains types d’aéronefs ne puissent plus décoller. Dans le permis actuel, qui expire en juillet, il y a très peu de conditions. Le moment est venu de forcer le gouvernement à prendre en compte l’impact négatif de l’aéroport.

S’agit-il d’itinéraires de vol et de plans de distribution, sur lesquels les groupes d’action à Bruxelles et dans la périphérie se disputent depuis des années ?
Wouters : Non, les itinéraires de vol et les plans de distribution sont de compétence fédérale. Il s’agit d’un permis flamand.

« Le BBL demande l’arrêt des vols de nuit »

Jasper Wouters (BBL)

Quelles sont les principales objections ?
Wouters : Il y a les nuisances sonores qui nuisent à la santé, l’émission de CO2 et la précipitation d’azote sur la nature. Le secteur de l’aviation travaille sur la durabilité, mais il n’en est qu’à ses balbutiements. Les avions à hydrogène sont encore loin d’être en production. C’est pourquoi, sachant que Brussels Airport a l’ambition de transporter un cinquième de passagers en plus et deux fois plus de fret, nous demandons que le nombre de mouvements de vols par an soit limité à 220.000, soit cinq pour cent de moins qu’avant le coronavirus. Nous demandons également l’annulation des vols de nuit.

L’interdiction des vols de nuit se heurte à une forte résistance, y compris de la part des associations patronales. Ils augmentent l’importance économique de l’aéroport et de l’emploi.
Wouters : Notre récente étude montre qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait des pertes d’emplois si l’on est bien préparé. Il y a beaucoup de travail dans d’autres entreprises, comme les chemins de fer.

La délivrance du permis est une décision politique. Vous attendez-vous à des mesures drastiques ?
Wouters : Nous avons remarqué que l’industrie aéronautique joue très dur. Lorsque le gouvernement néerlandais a annoncé une réduction à Schiphol l’année dernière, les compagnies aériennes américaines ont immédiatement menacé de ne plus voler vers Schiphol. Nous avons donc besoin de politiciens qui s’opposent à ces techniques de chantage vulgaires. Parce qu’il leur est difficile d’ignorer les risques pour la santé et les émissions de CO2.