fr.businessam.be 06 juillet 2021
Rien ne sera simple, car il faudra convaincre chaque Ătat membre. Mais lâUE envisage une taxation commune sur le kĂ©rosĂšne et les carburants du transport maritime. Cela fait partie dâun projet plus important dâune transformation de la taxation sur lâĂ©nergie au sein de lâUE.
Qui est concerné ?
- Les avions pour passagers.
- La navigation fluviale, la pĂȘche et le transport de marchandises au sein de lâUE.
Seraient donc exemptĂ©s de cette taxe minimum: les avions-cargos, les vols « de plaisance » et « lâaviation dâaffaires ». Chaque Ătat resterait libre de taxer ces secteurs Ă sa sauce.
Quelle taxe ?
- Le but serait dâimposer un taux minimum progressif sur dix ans, allant de zĂ©ro Ă un chiffre encore inconnu. Câest du moins ce que laisse entendre Reuters qui a pu jeter un oeil Ă la proposition fiscale de la Commission.
- Les carburants dits durables Ă©chapperaient Ă cette taxe, comme lâhydrogĂšne ou les biocarburants.
- Cette taxation commune de lâUE supprimerait de facto les rĂ©gimes fiscaux nationaux.
Pourquoi ?
- Câest connu, lâEurope sâest fixĂ© comme objectif de rĂ©duire de 55% ses Ă©missions Ă effet de serre dâici 2030 par rapport Ă 1990.
- Lâaviation Ă©chappe pour lâinstant aux taxes europĂ©ennes sur les carburants, ce qui est Ă tout le moins pas trĂšs cohĂ©rent.
- Le but est donc de taxer le kĂ©rosĂšne pour lâaviation et les carburants fossiles dans le transport maritime. Pour que ces secteurs privilĂ©gient des alternatives comme lâe-kĂ©rosĂšne par exemple dans le cas des avions de ligne.
Blocage ?
- Le secteur aéronautique a été touché de plein fouet par la crise. Taxer les énergies fossiles serait sans doute vécu comme un nouveau coup dur.
- De plus, comme il sâagit dâun impĂŽt commun, il faudra que les 27 soient dâaccord. Un seul Ătat peut faire capoter le tout par son vĂ©to. Et quand on sait que de nombreux pays ont renflouĂ© les caisses de certaines compagnies aĂ©riennes Ă coup de centaines de millions dâeuros, il nâest pas pessimiste de dire que lâon en est encore au stade de projet, qui pourrait dâailleurs Ă©voluer dâici le 14 juillet, lors de sa prĂ©sentation officielle.
- Et puis il y a le coût pour le consommateur. Pas besoin de vous faire un dessin: cette hausse des coûts pour les compagnies aériennes se reportera probablement sur le prix de votre ticket.
La Belgique a elle fait savoir, en commun avec les Pays-Bas et le Luxembourg, quâelle ne sâopposerait pas Ă cette taxe minimum.