Le vent n’est pas le seul critère de sĂ©curitĂ© qui doit primer dans la gestion de l’aĂ©roport national. Qu’Etienne Schouppe commence par en bannir les vieilles caisses volantes, a affirmĂ© vendredi le reprĂ©sentant flamand de l’association Bruxelles Air libre, Maurice Seewalt. De son cĂ´tĂ©, le dĂ©putĂ© MR Didier Gosuin n’a pas dĂ©colĂ©rĂ© Ă propos d’une autre intention de SecrĂ©taire d’Etat Ă la MobilitĂ©: supprimer les normes bruxelloise de bruit dont le dĂ©putĂ©-bourgmestre d’Auderghem est le concepteur.
Le SecrĂ©taire d’Etat, Etienne Schouppe (CD&V), a fait savoir dans la presse quotidienne flamande qu’il mettrait prochainement sur la table du gouvernement une nouvelle approche du dossier « Zaventem ».
Dans ce nouveau document, il veut faire primer la sĂ©curitĂ© pour organiser la dispersion des nuisances sonores au-dessus des diverses communes avoisinant l’aĂ©roport national situĂ© Ă Zaventem en tenant compte de la direction du vent comme critère de dĂ©finition de la route Ă emprunter par les avions lors de leurs dĂ©collages et atterrissages.
Le reprĂ©sentant flamand de Bruxelles Air Libre a rĂ©agi vendredi après-midi, en rappelant que l’utilisation du vent comme seul critère pour dĂ©terminer les pistes et les routes du trafic aĂ©rien de l’aĂ©roport national, aurait pour consĂ©quence directe le survol Ă basse altitude de la capitale, depuis le Pajottenland via Koekelberg et le centre Ă raison de 100 jours par an (au lieu de « 10 jours » erreur de frappe par Belga) et d’un avion toutes les trois minutes Ă une hauteur situĂ©e entre 150 et 500 mètres.
Cette situation est due Ă l’implantation d’un aĂ©roport Ă Ă peine 10 kilomètres de la Grand’Place de Bruxelles, Ă l’est d’une ville d’un million d’habitants dont les vents dominants proviennent de l’ouest.
En raison de l’enfer que cela a créé, cette procĂ©dure n’a Ă©tĂ© utilisĂ©e qu’en situation d’urgence, a-t-il insistĂ©.
Si le ministre veut faire primer la sĂ©curitĂ©, nous lui proposons de commencer par interdire toutes les vieilles caisses volantes -pour la plupart des avions-cargo- Ă l’aĂ©roport. « Ils reprĂ©sentent le risque principal d’accident Ă proximitĂ© de l’aĂ©roport et le vent n’a rien Ă voir avec cela », a commentĂ© Maurice Seewalt.
Pour lui, une autre mesure contribuerait Ă aider Etienne Schouppe Ă rĂ©duire sensiblement les nuisances au-dessus de Bruxelles: prolonger la nuit aĂ©rienne d’une heure le matin (de 6hĂ 7h).
« DĂ©cidĂ©ment, les ministres de la MobilitĂ© se suivent et se ressemblent dans leur volontĂ© d’empĂŞcher les Bruxellois de dormir », a commentĂ© de son cĂ´tĂ© Didier Gosuin en prenant connaissance des mesures proposĂ©es par M. Schouppe dans la presse nĂ©erlandophone.
Parmi les mesures inacceptables proposĂ©es par le ministre fĂ©dĂ©ral figure « l’Ă©ternel fantasme de la Flandre: supprimer les normes de bruit bruxelloises et, ainsi, offrir un enterrement de première classe Ă ‘l’arrĂŞtĂ© Gosuin sur les normes de bruit’ qui, Ă ce jour, reste la seule protection des Bruxellois pour faire valoir leur droit », a soulignĂ© le chef de file du MR bruxellois.
Selon lui, vouloir fĂ©dĂ©raliser les normes de bruit, c’est croire que la problĂ©matique du survol de Bruxelles est une question de contrĂ´le du bruit. « Comme si en supprimant les radars le long des routes, on allait rĂ©gler les problèmes d’accidents. Pour la 12.000e fois, il faut donc rappeler que les normes bruxelloises sont moins strictes que celles prĂ©conisĂ©es par l’Organisation Mondiale de la SantĂ© et qu’elles n’empĂŞchent nullement l’aĂ©roport d’exercer son activitĂ© puisque moins de 10% des mouvements sont en infraction.
« Le vrai problème, c’est l’incapacitĂ© chronique des ministres de la MobilitĂ© depuis 20 ans de mener une rĂ©elle politique aĂ©roportuaire durable », a encore dit le père de l’arrĂŞtĂ© bruit.