Zaventem : il faut vite décider

Même s’il n’a pas fait de victimes humaines dimanche, le crash du
Boeing 747 de la compagnie aérienne Kalitta Air doit faire réfléchir,
si besoin en est, tous les responsables engagés dans la recherche de
mesures adéquates contre le bruit des avions de Brussels Airport.
Hasard des événements dont le déterminisme nous échappe, il s’est
produit à la veille d’un rendez-vous important dans le dossier. En
effet, c’est ce lundi que le groupe de travail créé à cet effet entame
ses débats. Mais il faut surtout le prendre comme un signal pour
solutionner ce dossier qui a trop fait du surplace. La chance ne sera
pas de notre côté tout le temps, d’autant plus qu’en août 2006, un
avion de Brussels Airlines, ayant décollé de la même piste 20 que
l’avion de Kalitta, a failli s’écraser sur deux communes bruxelloises.

La recherche de solutions dans le dossier du bruit des avions doit
être délestée de ses relents communautaires pour s’engager sur la
piste des mesures adéquates, réalistes et respectueuses du principe de
précaution. Il faut opter, dans un premier temps, pour la démarche
suivie dans tous les aéroports et qui vise à survoler les zones moins
densément peuplées. Par ailleurs, les plans d’utilisation des pistes
doivent être basés sur des critères de sécurité maximale et il faut
laisser les techniciens les dessiner. Il faudra aussi que les
solutions ne soient pas un handicap pour le développement économique
de l’aéroport qui est un des pôles d’emploi du pays.

Il ne faut pas non plus oublier les riverains et prendre des mesures
d’accompagnement en leur faveur. Cela passe notamment par la création
d’un fonds visant à leur accorder des aides pour l’isolation acoustique de leurs maisons dans les zones bien délimitées et où vivre
est encore possible, avec le moins d’impact négatif possible sur la
santé des habitants. Dans les endroits où les nuisances sont insupportables, il faudra racheter les immeubles et permettre aux
riverains de pouvoir partir dans de bonnes conditions. Les compagnies
aériennes doivent être associées à la recherche des solutions, car il
faudra qu’elles participent financièrement à la constitution du fonds
pour l’isolation des maisons.

Outre ses mesures qu’il faudra penser dans un avenir à moyen terme, il
faudra aussi inciter les compagnies aériennes actives à Zaventem à
renouveler leurs flottes respectives et ce, de façon progressive.

Enfin, last but not least : la mise en place d’un organe indépendant
de contrôle des nuisances est aussi indispensable.