En avril de l’année prochaine, Brussels Airport disposera d’un terminal 100 pc low cost. Un investissement de 17 millions d’euros, qui pourrait se traduire par la création de 9 000 emplois supplémentaires et qui, surtout, répond au développement exponentiel des compagnies à bas prix de type Ryanair ou EasyJet.
Sans surprise, l’annonce de la création de ce nouveau terminal ne fait pas plaisir aux riverains. Ceux-ci en profitent pour rappeler que l’aéroport bruxellois se situe dans une zone totalement urbanisée et ajoutent que sans mesures supplémentaires pour les protéger, la décision de créer ce terminal low cost est « totalement injustifiable ». On ne peut pas leur donner tort : est-il vraiment réaliste d’augmenter considérablement le nombre de vols atterrissant et décollant à Bruxelles alors que le politique se heurte depuis de nombreuses années aux problématiques des nuisances sonores et de la répartition des vols ?
De manière plus surprenante, Brussels Airport semble également s’être mis à dos quelques-uns de ses principaux clients, en communiquant de manière plutôt maladroite et sans véritable concertation préalable sur ce nouveau terminal. La direction de l’aéroport ne considère ainsi pas du tout Brussels Airlines comme une low cost alors que, rappelle cette dernière, « elle est la compagnie qui offre actuellement le plus grand nombre de tickets à bas prix au départ de Brussels Airport ».
De manière générale, tant Brussels Airlines que la plupart des autres compagnies actives à Bruxelles précisent avec fermeté qu’elles n’accepteront pas d’être traitées différemment des nouveaux entrants sur l’aéroport. Une allusion très claire aux taxes par passager plus légères que Brussels Airport veut proposer aux compagnies low cost pour les attirer.
Certes, grâce à son actionnaire privé australien Macquarie, qui gère de nombreux aéroports de par le monde, Brussels Airport a gagné en dynamisme commercial. Mais s’il se fâche avec Brussels Airlines ou avec Jetairfly, ce dynamisme ne lui aura servi à rien car celles-ci pourraient très bien décider de déménager tout ou partie de leurs activités vers Charleroi, ou ailleurs. Des contacts auraient même déjà été établis par Brussels Airlines avec les responsables de « Brussels South ».
Si l’aéroport de Zaventem se doit donc de rattraper son retard en matière d’accueil des low cost, il importe de le faire avec toute la prudence et le doigté propres au secteur aéronautique. Sinon, gare au crash !