Le gouvernement intérimaire Verhofstadt III va se pencher sur les affaires urgentes parmi lesquelles figure, enfin, le dossier de Zaventem.
L’association Bruxelles Air Libre Brussel a appris que le portefeuille de la MobilitĂ© a finalement Ă©tĂ© confiĂ© au Vice-Premier ministre Yves Leterme et l’en fĂ©licite, tout en lui recommandant de renoncer Ă l’immobilisme de son prĂ©dĂ©cesseur et de traiter ce dossier sans tabous.
Ancien Ministre PrĂ©sident de la RĂ©gion Flamande, ayant prĂ©sidĂ© Ă la mise en oeuvre des plans d’expansion qui doivent assurer l’avenir de la RĂ©gion (dont le plan Start), M. Leterme est sans conteste bien placĂ© pour dĂ©couvrir Ă prĂ©sent les consĂ©quences funestes de l’activitĂ© excessive de Brussels Airport. Les nombreuses dĂ©cisions de justice en la matière en sont la meilleure preuve, de mĂŞme que le durcissement de l’attitude des associations de citoyens victimes de cet excès d’activitĂ©.
L’association Bruxelles Air Libre Brussel espère que les mesures prises le seront tout autant en faveur des habitants de la RĂ©gion Flamande que des quelques 300.000 habitants de la RĂ©gion la plus peuplĂ©e du pays qui sont victimes de 90% des nuisances que cause le survol Ă basse altitude par les avions en phase de dĂ©collage. Ayant dorĂ©navant une vision globale du dossier des nuisances, le Ministre sera amenĂ© Ă conclure que c’est Ă la source qu’il faut les rĂ©duire, que c’est dĂ©jĂ depuis les annĂ©es 90 que l’activitĂ© de l’aĂ©roport de Zaventem a dĂ©passĂ© ce qui est raisonnablement supportable, et qu’il est absurde d’encore vouloir le dĂ©velopper.
Ce sont lĂ les consĂ©quences de l’absence d’une saine politique d’amĂ©nagement du territoire et ce sont les gouvernements fĂ©dĂ©raux successifs ainsi que, plus rĂ©cemment, celui de la RĂ©gion Flamande qui en sont les responsables.
Pour ces motifs l’association rĂ©clame avec force que la compĂ©tence de la politique d’amĂ©nagement du territoire soit rendue au FĂ©dĂ©ral, afin de rendre impossible Ă un politicien local de faire de l’obstruction, comme se le permet le bourgemestre de Zaventem. L’association souligne que dans ce domaine la Belgique est sans doute le seul pays d’Europe qui n’aie pas de politique nationale d’amĂ©nagement du territoire.
Ce dossier est Ă©galement la dĂ©monstration-type de l’absence, dans le chef des divers gouvernements fĂ©dĂ©raux et rĂ©gionaux, de toute vision d’avenir pour leur capitale .
L’association s’Ă©tonne aussi de voir sĂ©parer les compĂ©tences de la MobilitĂ© de celles du Climat, puisqu’il est Ă©vident qu’une seule et mĂŞme personne serait bien mieux placĂ©e pour assurer le dĂ©licat Ă©quilibre qui doit encore toujours ĂŞtre trouvĂ© entre les exigences du transport, particulièrement le transport aĂ©rien, et l’objectif de limitation des rejets de CO² dans le cadre de la lutte contre le rĂ©chauffement climatique.
Elle demande par consĂ©quent aux ministres Yves Leterme et Paul Magnette de collaborer Ă©troitement et d’aborder le dossier du transport aĂ©rien comme un tout, sans parti-pris, en Ă©vitant tout affrontement partocratique entre les thèses des dĂ©fenseurs du milieu et celles des partisans du transport aĂ©rien.
Pour en venir au dossier proprement dit, l’association reprend les recommandations Ă©numĂ©rĂ©es dans le mĂ©morandum qu’elle a remis au Ministre, qu’elle remercie d’en avoir accusĂ© rĂ©ception, et qui ont pour objectif de traiter Ă la source le problème des nuisances causĂ©es par un aĂ©roport situĂ© beaucoup trop près (2 km) d’une capitale nationale et internationale pour pouvoir se dĂ©velopper indĂ©finiment. Ce qui suppose le dĂ©mantèlement des vols de nuit et la limitation Ă 200.000 mouvements annuels du nombre des vols de jour. Les habitants de Bruxelles soulignent aussi que leur ville est la seule ville d’ Europe Ă ĂŞtre survolĂ©e de part en part Ă basse altitude par des avions de toutes tailles, y compris les plus lourds. Ils exigent d’ĂŞtre traitĂ©s comme les habitants de villes telles que Louvain ou Vilvorde, autres rĂ©gions densĂ©ment peuplĂ©es qui, elles, n’ont pas Ă subir les inconvĂ©nients et les risques que comporterait le survol de leur centre Ă basse altitude.
Enfin, les habitants de la Région de Bruxelles Capitale demandent au Ministre de respecter les normes existantes et les décisions de justice.
Vouloir refĂ©dĂ©raliser les normes de bruit dans le seul but de pouvoir faire impunĂ©ment survoler la RĂ©gion par un trafic croissant serait une grossière erreur qui se payerait très cher un jour ou l’autre.
Faire voter subrepticement une loi en la matière afin de limiter aux associations tout le droit de recourir Ă la justice serait une faute aussi grande, et une nĂ©gation du principe de stand still qui doit prĂ©valoir Ă l’avantage des citoyens.