L’association de défense des victimes de l’aéroport urbain de Zaventem exige de l’Etat le payement des astreintes dues pour les infractions à l’Arrêté Bruit bruxellois constatées entre le 10 mai et le 30 juin 2007. Le montant dû s’élève à 9 935 000 euros et se base sur les mesures effectuées par l’IBGE (Bruxelles-Environnement / Institut bruxellois de gestion de l’Environnement).
Air Libre rappelle que son objectif n’est pas d’accumuler des amendes dans ses caisses, mais bien de contraindre l’Etat à respecter la législation bruxelloise et les décisions de justice. L’association s’est livrée à une évaluation des astreintes dues par l’Etat – d’ici fin septembre – si les procédures de décollage ne sont pas odifiées. Le trafic aérien étant intense et assez constant durant les mois d’été, si l’on se base sur les 1135 infractions constatées en juin et que l’on considère qu’elle se reproduiront en juillet, août et septembre, on arrive à un total de plus de 25 millions d’euros d’astreintes à payer par l’Etat !
Le Ministre Landuyt, toujours en charge du dossier, ne pourra rester inactif. Vu qu’à deux reprises déjà il s’est autorisé à modifier des procédures de décollage et d’atterrissage durant cette période d’affaires courantes, rien ne devrait l’empêcher de faire appliquer l’interdiction de survol de Bruxelles par les avions les plus bruyants et de mettre ainsi fin à ces dépenses inadmissibles pour l’Etat.
La démarche de Bruxelles Air Libre Brussel vise aussi à faire pression sur les négociateurs du prochain gouvernement, qui aura à gérer le dossier de l’aéroport fédéral. Ils ne pourront manifestement se contenter de la petite phrase inscrite dans la note de l’ex-formateur en juillet :
« Le gouvernement confirme l’importance de l’aéroport de Zaventem et prévoit à court terme une solution permettant de mieux concilier l’exploitation de l’aéroport et la qualité de l’environnement, grâce à une répartition équitable et équilibrée des nuisances liées à l’exploitation de l’aéroport. ».
Les négociateurs ne pourront faire l’économie d’une réflexion de fond sur l’avenir de l’aéroport fédéral. Tenant compte des incidences du transport aérien sur l’environnement et le climat, quelle doit être la capacité maximale de l’aéroport ? Vu la proximité d’une ville d’un million d’habitants, quelle doivent être ses heures d’ouverture et quelles peuvent être ses activités ?
En vue d’exposer le moins de personnes possible aux nuisances et aux risques du trafic aérien, comment rétablir des couloirs in et out ? Comment indemniser les victimes qui subsisteront ? Comment répartir le trafic aérien entre l’aéroport fédéral et les aéroports régionaux ? Comment assurer un contrôle impartial des procédures et sanctionner les contrevenants.
Si le prochain gouvernement estime – contre toute logique environnementale – qu’il faut encore développer l’aéroport fédéral, ne doit-il pas lui trouver une autre implantation ?
Comment les négociateurs peuvent-ils décider de l’avenir l’aéroport fédéral alors qu’ils ne disposent pas des conditions du contrat de vente entre l’Etat et Macquarie ? Que vont-ils décider par rapport à la demande de Macquarie de racheter les parts que possède toujours l’Etat ?
On le constate, la déclaration gouvernementale ne pourra simplement reproduire la petite phrase laconique de Monsieur Leterme et le carrousel juridique ne s’arrêtera qu’à condition de définir une politique aérienne cohérente et réaliste qui ne pourra faire fi du respect des personnes, de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité.