Bruxelles reste ferme face au respect de ses normes de bruit

Les Bruxellois sont profondément indignés par les commentaires de la presse flamande à propos de leur supposé égoïsme dans le rejet des propositions flamandes pour la gestion de l’aéroport de Zaventem. Le gouvernement bruxellois a eu raison de refuser les propositions du gouvernement flamand qui ne répondent en rien à sa demande de suppression du plan de dispersion des vols et de respect de l’Arrêté Bruit de la Région, dont la légalité a été confirmée par le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation.

Cette vision des Bruxellois, tour à tour bourgeois égoïstes dans leurs villas qui refusent d’être dérangés par quelques avions puis pauvres chômeurs qui ont l’outrecuidance de refuser les emplois que l’aéroport peut leur procurer, trahit en réalité un profond mépris pour les habitants de cette capitale que décidément la Flandre n’aime pas.

Bruxelles Air Libre Brussel rappelle que parmi les 300 000 Bruxellois survolés qui souffrent de cette situation il s’en trouve beaucoup et notamment à Schaerbeek, Evere, Haren qui sont de condition modeste voire très modeste. Ils subissent déjà des conditions de vie difficiles et bien souvent habitent dans des logements mal isolés qui les rendent particulièrement victimes des nuisances sonores. Doivent-ils vraiment accepter des nuisances supplémentaires ?

Elle rappelle également que l’aéroport génère des emplois pour les travailleurs flamands dans leur très grande majorité. Cependant cet aéroport n’existe et ne fonctionne qu’en raison de sa proximité avec Bruxelles : Bruxelles est le vrai pôle d’attraction de la région, voire de l’Europe et du monde entier, et non pas l’aéroport.

Tous, flamands et francophones, de Bruxelles ou de Flandre, nous sommes à la fois des citoyens et des travailleurs, dont les droits fondamentaux doivent être respectés.
Bruxelles Air Libre Brussel réclame simplement qu’un minimum de considération soit accordé aux victimes de l’aéroport, de quelle origine qu’elles soient.

Cet aéroport est abominablement mal situé, à 2 km du centre de Bruxelles. Si aujourd’hui on cherchait à installer un aéroport là où il serait à même de causer le plus de nuisances, c’est cet emplacement là que l’on choisirait de préférence à tout autre en Belgique ! Si aucun gouvernement n’a le courage politique de déplacer l’aéroport, alors il faut lui imposer des restrictions d’exploitation : fermeture la nuit et limitation du trafic de jour.

Quant aux normes bruxelloises qui sont, rappelons-le, inférieures aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, leur respect n’impliquerait que de renoncer aux 6 % de décollages les plus bruyants au-dessus de Bruxelles. On est loin des fantasmes de fermeture de l’aéroport… Cette petite, toute petite amélioration que les Bruxellois sont en droit d’obtenir, le ministre Renaat Landuyt refuse de la leur accorder depuis des années. A partir du 10 mai, des astreintes seront exigées par Bruxelles Air Libre Brussel pour non-respect de cette réglementation bruxelloise.

Bruxelles Air Libre Brussel veut que Bruxelles puisse se développer d’une façon durable, et non pas dans un imbroglio géré depuis des années du jour au lendemain. Comme capitale de l’Europe, les meilleures chances sont là. Il faut les saisir.