Évolution des nuisances engendrées par l’aéroport de Zaventem. Les chiffres publiés par la Katholieke Universiteit de Leuven sont-ils fiables et réalistes ?

Bruxelles Air Libre Brussel a pris connaissance par voie de presse des chiffres que la SA BIAC a publiés hier concernant l’évolution des nuisances engendrées par l’aéroport de Zaventem.

L’association Bruxelles Air Libre Brussel s’étonne que les chiffres fassent apparaître une diminution des nuisances.

Depuis l’introduction du plan de dispersion en 2003 une douzaine de nouvelles routes aériennes ont été mises en service au-dessus de l’agglomération bruxelloise.
C’est ainsi que des routes aériennes qui passaient à l’extérieur du Ring au nord de l’agglomération bruxelloise ont été déplacées vers l’intérieur du Ring, où les densités de population sont bien plus élevées.
La route « Chabert », qui fait traverser à des gros cargos toute l’agglomération bruxelloise de nord-est en sud-ouest a été réinstaurée pendant les week-ends, de Haren/Evere à Koekelberg en passant à proximité de la Grand-Place.
C’est aussi en 2003 qu’a été inaugurée une route de nuit au-dessus de l’agglomération bruxelloise qui porte le nom de la ministre de la mobilité ad interim de l’époque Laurette Onkelinx.

Le nombre de mouvements aux heures « sensibles » n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui. Entre 23 heures et 7 heures du matin, on dénombre quelque 31.000 mouvements d’avion, donc 6.000 de plus que ce qu’autorise le permis d’environnement et 25 % de plus qu’en 2003.

Bruxelles Air Libre Brussel se demande également quels sont les critères appliqués par BIAC pour définir les riverains « très gênés » : en se fondant sur les recommandations de l’OMS, on obtient des chiffres très différents, comme l’ont montré la Rijksuniversiteit de Gand et une étude réalisée par la Région bruxelloise : entre 100.000 et 300.000 personnes incommodées.

On peut faire dire aux chiffres tout ce qu’on veut :

L’association Bruxelles Air Libre Brussel s’étonne de la manière de procéder pour réaliser une telle étude. Le donneur d’ordre, la BIAC, est aussi partie prenante, ce qui incite à mettre en doute tant la méthode que la neutralité.

On peut en outre se demander de quelle neutralité un institut scientifique peut se prévaloir quand il est payé par BIAC, non seulement pour l’étude en question mais aussi pour les expertises techniques dans tous les procès où BIAC est mise en cause.