Zaventem: plus question d’ergoter

AprĂšs des dĂ©cisions contradictoires prises sur la base de considĂ©rations principalement communautaires, en voici bien une qui honore le Conseil d’Etat et qui atteste qu’il garde encore toute son impartialitĂ©. En validant les normes de bruit bruxelloises visant Ă  limiter les nuisances sonores des avions au-dessus de la capitale, la Haute AssemblĂ©e, oĂč siĂšgent francophones et nĂ©erlandophones, a prouvĂ© qu’il est possible de faire fi de ces considĂ©rations et de dĂ©cider sereinement. Elle vient d’ailleurs de donner une arme incontestable au gouvernement de Charles PicquĂ© dans les lentes nĂ©gociations liĂ©es au dossier. Les normes, qui respectent en passant les limites Ă©dictĂ©es par l’Organisation mondiale de la santĂ© (OMS) ne sont ni illĂ©gales, ni un frein au dĂ©veloppement de l’aĂ©roport.

La dĂ©cision devrait inciter le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ©, Renaat Landuyt (SP.A), Ă  opter pour un abandon du plan de dispersion de son prĂ©dĂ©cesseur Bert Anciaux. Et Ă  trouver un accord avec les exĂ©cutifs flamand et bruxellois. Il ne devrait plus ĂȘtre question de tergiverser et de poursuivre indĂ©finiment ces discussions d’apothicaires qui prennent en otage les riverains, francophones ou nĂ©erlandophones, victimes du bruit des avions. Cela fait d’ailleurs longtemps qu’on aurait dĂ» revenir Ă  la situation d’avant 1999, mais c’est sans compter l’aveuglement et le cynisme de certains hommes politiques dont on peut se demander s’ils se souciaient vraiment du bien-ĂȘtre des riverains.

Il est temps d’avancer et expliquer aux habitants du Noordrand (nord de Bruxelles) que le bon sens et l’objectif de sĂ©curitĂ© imposent de survoler les zones moins densĂ©ment peuplĂ©es. Dans le mĂȘme temps, il faut promettre du concret Ă  tous les riverains, notamment une politique d’expropriation des habitants trop exposĂ©s au bruit des avions ou une politique d’isolation acoustique des maisons moyennement touchĂ©es. La mise en place rapide d’un institut indĂ©pendant de contrĂŽle des nuisances ne peut ĂȘtre que bĂ©nĂ©fique et redonner confiance aux habitants. L’Ă©laboration d’un cahier des charges en vue de la rĂ©alisation d’un vrai cadastre de bruit tĂ©moignerait d’une prise en main efficace des problĂšmes des riverains par les politiques. Sans compter la promesse d’une Ă©valuation de la situation aprĂšs un ou deux ans.

© La Libre Belgique 2006