Les normes bruxelloises sont légales

Le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ© Renaat Landuyt l’a confirmĂ©: le Conseil d’Etat a dĂ©clarĂ© formellement lĂ©gales les normes bruxelloises d’application pour les avions survolant son territoire.

Selon la porte-parole de Renaat Landuyt, l’arrĂȘt du Conseil d’Etat ne change rien pour le ministre. Nous aurions prĂ©fĂ©rĂ© le voir autrement, mais finalement l’arrĂȘt ne change rien pour nous, car il s’agit d’une affaire entre Bruxelles et BIAC, a affirmĂ© la porte-parole du ministre Landuyt.

Celle-ci a par ailleurs soulignĂ© que le ministre avait introduit un recours en cassation contre l’arrĂȘt de la cour d’appel de Bruxelles de juin dernier qui avait donnĂ© raison Ă  la ministre bruxelloise de l’Environnement et Ă  l’Institut bruxellois de gestion de l’environnement, dans l’action en cessation des nuisances sonores en RĂ©gion-capitale contre l’Etat belge, BIAC et Belgocontrol. Dans son recours, la RĂ©gion bruxelloise demandait Ă  l’Etat belge, Ă  BIAC (gestionnaire de l’aĂ©roport de Bruxelles-National) et Ă  Belgocontrol de faire cesser les nuisances sonores dues aux survols de la RĂ©gion Bruxelles-Capitale, autorisĂ©s et selon elle intensifiĂ©s par le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ© dans ses dĂ©cisions du 28 fĂ©vrier, 13 avril et 17 mai 2004, dans le cadre du « plan Anciaux ».

La cour d’appel avait notamment estimĂ© que l’arrĂȘtĂ© bruxellois n’imposait pas des normes remettant en cause les activitĂ©s de l’aĂ©roport dĂšs l’instant oĂč celles qu’il impose dans la zone bruxelloise la plus proche de celui-ci sont plus souples que les normes de l’Organisation mondiale de la santĂ©, en vigueur dans la partie bruxelloise la plus Ă©loignĂ©e. Elle avait autorisĂ© la RĂ©gion a faire lever des astreintes au cas oĂč le dispositif fĂ©dĂ©ral n’Ă©tait pas adaptĂ©.

Pour maintenir les possibilitĂ©s de recherche d’une formule nĂ©gociĂ©e avec l’Etat fĂ©dĂ©ral et la RĂ©gion flamande, les nĂ©gociateurs bruxellois se sont jusqu’ici abstenus de requĂ©rir la levĂ©e de ces astreintes financiĂšres.

Maingain: Ă  la RĂ©gion d’agir

Le prĂ©sident du FDF, Olivier Maingain, a dit mercredi constater avec vive satisfaction que le Conseil d’Etat, en assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la section d’administration, a validĂ© l’arrĂȘtĂ© pris en 1999, Ă  l’initiative de Didier Gosuin (FDF)par le gouvernement rĂ©gional bruxellois pour lutter contre le bruit gĂ©nĂ©rĂ© par le trafic aĂ©rien. A ses yeux, il appartient Ă  prĂ©sent Ă  la RĂ©gion bruxelloise d’agir. En se prononçant comme il l’a fait, le Conseil d’Etat confirme l’arrĂȘt de la cour d’appel de Bruxelles du 9 juin 2005 qui avait dĂ©jĂ  reconnu la lĂ©galitĂ© de l’arrĂȘtĂ© Gosuin, sur base d’une motivation « particuliĂšrement Ă©tayĂ©e ». DĂšs lors que les plus hautes juridictions du pays ont une jurisprudence concordante, ni le gouvernement flamand, ni le ministre fĂ©dĂ©ral Landuyt ne pourront continuer Ă  contester le bien-fondĂ© de cet arrĂȘtĂ©, a ajoutĂ© Olivier Maingain qui estime qu’ili faut mettre en oeuvre les asttreintes dĂ©cidĂ©es par les juridictions.

Huytebroeck: on va dans le bon sens

Les arrĂȘts rendus par le Conseil d’Etat mercredi et validant les normes bruxelloises de bruit Ă  respecter pour les avions survolant la RĂ©gion-capitale vont dans le bon sens, a affirmĂ© mercredi la ministre bruxelloise de l’Environnement. Evelyne Huytebroeck se dit confortĂ©e dans le droit Ă  dĂ©fendre la qualitĂ© de vie et de santĂ© des riverains de l’aĂ©roport et attend Ă  prĂ©sent une adaptation du plan de dispersion en fonction des normes bruxelloises. D’autant, a-t-elle dit, qu’il ressort clairement de l’arrĂȘt que ce ne sont pas celles-ci, mais bien le plan de dispersion lui-mĂȘme qui pose problĂšme.

Evelyne Huytebnroeck a enfin rappelĂ© la proposition qu’elle mĂȘme et Charles PicquĂ© ont dĂ©posĂ©e il y a plusieurs mois pour sortir de l’impasse: un retour aux schĂ©mas qui prĂ©valaient avant 1999, dans l’attente de la rĂ©alisation d’un cadastre du bruit quartier par quartier pour adopter une solution dĂ©finitive. Elle a dit compter sur les collĂšgues francophones du gouvernement fĂ©dĂ©ral pour faire pression sur leurs homologues flamands et permettre un dĂ©blocage du dossier.

Picqué veut une solution pour tous

Le ministre-prĂ©sident bruxellois Charles PicquĂ© (PS) s’est lui aussi montrĂ© satisfait des arrĂȘts du Conseil d’Etat qui, estime-t-il, a fait preuve de sagesse et d’impartialitĂ©. Pour lui, cela confirme que ces normes ne constituent pas l’obstacle fondamental Ă  une solution dans ce dossier. Charles PicquĂ© s’est dit plus dĂ©terminĂ© que jamais Ă  trouver une solution politique qui soit la meilleure possible pour tous. Il s’est Ă©galement prononcĂ© en faveur d’une reprise des nĂ©gociations entre les interlocuteurs fĂ©dĂ©ral, et rĂ©gionaux flamands et bruxellois.

CDH: le fédéral au pied du mur

DĂ©sormais, le gouvernement fĂ©dĂ©ral est au pied du mur et le ministre de la MobilitĂ© ne peut plus tirer argument d’hypothĂ©tiques incertitudes juridiques relatives aux normes de bruit bruxelloise pour justifier son immobilisme, a enfin affirmĂ© le CDH. Pour lui, le gouvernement fĂ©dĂ©ral doit exercer ses compĂ©tences, dans le respect de la rĂ©glementation rĂ©gionale dont la validitĂ© juridique est maintenant Ă©tablie. Il ne saurait ĂȘtre question d’attendre une Ă©niĂšme nouvelle dĂ©cision judiciaire pour que le ministre de la MobilitĂ© prenne enfin ses responsabilitĂ©s, en adoptant un plan de survol conforme au cadre lĂ©gal et aux dĂ©cisions de justice qui visent Ă  protĂ©ger la santĂ© et la sĂ©curitĂ© des habitants.

(D’aprĂšs Belga)