Le gouvernement fédéral incapable de gérer son aéroport

Le nouvel Arrêt de la Cour d’appel de Bruxelles met le ministre de la Mobilité face à ses responsabilités et souligne les effets dévastateurs de son immobilisme.

Le mérite de cette nouvelle décision est de donner 30 jours au gouvernement pour prendre ses responsabilités et trancher.

C’est au gouvernement fédéral qu’il appartient de gérer le trafic aérien de son aéroport fédéral, en veillant à exposer le moins de gens possible à ses nuisances et en expropriant les autres. Il ne peut pas se contenter de rester au balcon et assister passivement aux luttes pour leur survie, auxquelles doivent se livrer les victimes des activités de Zaventem.

Si la région de Bruxelles se dote d’un Arrêté bruit c’est bien parce que le gouvernement fédéral n’est pas soucieux de la situation de ses citoyens.

Si les riverains s’adressent au pouvoir judiciaire pour les protéger, c’est bien parce que le pouvoir exécutif ne remplit pas son rôle.

Les tribunaux et le Conseil d’Etat prennent des décisions contradictoires, fortement influencées par leur appartenance au rôle francophone ou néerlandophone. Tout cela est malsains et permet de douter de la séparation des pouvoirs. Mais soyons clairs : ce n’est pas aux juges à gérer le trafic aérien.

Envie ou pas, le ministre de la Mobilité va devoir mettre ses mains dans le cambouis. Décider c’est s’exposer à la critique des uns ou des autres, mais l’absence de décision c’est s’exposer à la critique de tous.

Alors, élections communales ou pas, déballage institutionnel de 2007 ou pas, il va bien falloir que le gouvernement Verhofstadt pousse le Ministre Landuyt à l’héroïsme.

L’habitabilité d’une ville d’un million d’habitants ne peut pas être mise en péril par une politique de dispersion des vols qui ne tient pas compte de la densité des territoires survolés et qui ne permet pas d’exproprier les trop nombreuses victimes.

Il y a toujours le plan en 10 points de Bruxelles Air Libre Brussel pour assurer un avenir durable à l’aéroport ou une décision à prendre en vue de sa délocalisation complète ou partielle vers Chièvres.
Il y a 3 ans que vous n’agissez pas Monsieur Landuyt, le temps des mesurettes est révolu. Il va falloir prendre vos responsabilités.

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notes :

on peut trouver le principal de cet arrêt sur [->www.actienoordrand.be] ou directement ici (version abrégée) :

il est amusant d’ailleurs de lire p.279, art 78, que le juge reproche à la région flamande de ne pas avoir édicté de normes de bruit, alors qu’il taxe la région bruxelloise de déloyauté fédérale pour l’avoir fait…
Le juge déclare aussi illégale la licence environnementale accordée à biac par le vlaams gewest, par défaut de MER (milieu effect rapport). Les médias ont bien rapporté que le juge exige la réalisation de ce MER, mais pas qu’il a déclaré la licence illégale. Il reproche aussi à l’etat fédéral de n’avoir pris aucune mesure pour combatre le bruit et ses conséquences.