Le gouvernement wallon a approuvé jeudi dernier deux avant-projets de décret relatif aux aéroports régionaux. L’un d’eux vise à revoir certaines normes de bruit à Charleroi afin de permettre le développement du site.
Le texte supprime le quota de bruit de 6.000 points qui s’appliquait entre 6h30 et 7 heures ainsi qu’entre 22 heures et 23 heures. Ce quota global risquait en effet de figer l’activité sur le tarmac carolorégien. Le projet réduit en revanche les quotas de bruit individuels des avions entre 6h30 et 7 heures. Il n’admet également des atterissages entre 23 heures et 6h30 que pour des avions basés à Charleroi et pour des raisons indépendantes de la volonté de l’exploitant de l’avion.
Selon le ministre en charge de la politique aéroportuaire, André Antoine, la protection des riverains ne sera en rien diminuée. C’est plus sévère qu’avant, a-t-il affirmé même s’il ne s’attend pas à des réactions positives. On va leur expliquer mais ce ne sera pas une surprise s’ils protestent, a-t-il ajouté.
Le projet donne également une base décrétale à l’arrêté qui permet de sanctionner les infractions à la législation sur le bruit. Quant à l’autre texte, il adapte le dispositif wallon relatif aux différentes zones d’exposition au bruit annulé partiellement par la Cour d’arbitrage en juin 2005 en mettant une limitation aux dix dépassements des normes de bruit autorisés par 24 heures.
Outre l’élaboration de cet arsenal législatif, le gouvernement a également poursuivi et intensifié la politique d’insonorisation des habitations situées à proximité des aéroports de Liège et de Charleroi. A l’heure actuelle, 471 chantiers sont achevés, essentiellement à Liège. Mais le nouveau contrat de gestion conclu avec la Société wallonne des aéroports (Sowaer) prévoit que 1.200 maisons par an seront insonorisées d’ici 2008. La Sowaer bénéficie d’ailleurs d’une recapitalisation de 10 millions d’euros dans le budget de 2006.