Plus d’atterrissages sur la piste 07 au-dessus de Bruxelles ? Non merci !

L’association Bruxelles Air Libre Brussel se réjouit de ce que les pilotes – qui sont des acteurs incontournables du transport aérien et des gens compétents en matière aéronautique – sortent du bois et s’expriment avec franchise dans la presse sur la question du plan de dispersion et l’utilisation actuelle des pistes à l’aéroport de Zaventem.

Bruxelles Air Libre Brussel rejoint la Belgian Cockpit Association sur plusieurs de ses déclarations :

– Le plan de dispersion, et plus particulièrement l’utilisation intensive de la piste 02/20, sont dangereux.
– Pour des raisons de sécurité, ce sont les conditions météorologiques et notamment les composantes de vent qui doivent dicter l’utilisation des pistes, et non pas des décisions politiques arbitraires.
– si on veut pousser la logique de la dispersion et être vraiment « équitable » jusqu’au bout, il faudrait que Zaventem-Village soit également survolé. (N’est-il pas honteux que certains prônent la dispersion tout en s’en prémunissant ?)

Mais quand la BeCA propose d’équiper en ILS la piste 07 (la 25R à l’envers) et de l’utiliser plus souvent pour des atterrissages en passant au-dessus de Bruxelles, alors c’est NON ! Atterrir sur la piste 07 revient à remplacer un risque par un autre, à peine moindre, et des nuisances sonores par d’autres, à peine moindres aussi ! Atterrir en 07, cela signifie amorcer la procédure d’alignement et de descente à hauteur du Ring Ouest et traverser toute la ville à basse altitude pour finir en rase-mottes à Schaerbeek et Evere. Les Bruxellois connaissent cette procédure pour l’avoir vécue de temps à autre, et pas plus tard encore qu’au mois d’août dernier.

Ce n’est pas à des pilotes expérimentés que nous devons rappeler que c’est au décollage et à l’atterrissage que les risques d’accident sont statistiquement les plus grands. Les accidents aériens qui se sont produits cet été démontrent que, si le transport aérien reste un des plus sûrs qui soient, des accidents peuvent encore arriver de temps à autre. Sans compter que les communes survolées par les atterrissages en 07 sont déjà abondamment servies en décollages au départ de la 25R (virages à droite, virages à gauche, route « Chabert », route « Onkelinx », route « du Palais », et tutti quanti) qui depuis quelques années pénètrent de plus en plus loin sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, avec des gradients de montée qui semblent varier grandement d’un avion à l’autre, d’une compagnie à l’autre, et d’un jour à l’autre.

Bien que certains se refusent encore à l’admettre, un grand nombre croissant de personnes comprennent aujourd’hui que ce n’est pas une nième formule de dispersion qui résoudra la problématique des nuisances causées par l’aéroport de Zaventem, parce que :

– cet aéroport ne se prête pas à des activités telles que le fret et les vols de nuit, parce qu’il est : 1) mal implanté par rapport aux vents dominants, 2) trop près de la ville, 3) enclavé en milieu urbain du fait que les pouvoirs publics ont laissé bâtir des terrains qui n’auraient jamais dû être lotis ;
– on n’aurait jamais dû l’agrandir et le moderniser ;
– il aurait fallu depuis longtemps délocaliser – à l’instar des autres grandes villes européennes – les activités les plus problématiques du point de vue des nuisances sonores ;
– il ne peut pas donc être une grande plate-forme internationale ni un hub, mais tout au plus un « city airport » réservé au transport de passagers, comme à Londres ou à Washington DC ;
– il faut arrêter de faire payer aux citoyens les errements des gouvernements successifs dans la gestion de cet aéroport.

Dès lors, ce qui doit être réalisé dans les meilleurs délais, c’est une réflexion de fond à long terme sur l’avenir de l’aéroport de Zaventem, qui tienne compte des réalités du terrain et qui implique toutes les parties prenantes, Y COMPRIS les professionnels du secteur aéronautique et les citoyens survolés.