Les vols de nuit, pas indispensables

Plusieurs associations de militants contre les vols de nuit ont décidé de se tourner vers les instances européennes pour obtenir à terme la suppression de ceux-ci. Une étude établit que les vols de nuit n’ont pas d’utilité ni économique, ni logistique.

Leurs représentants ont bénéficié de l’appui de l’eurodéputée britannique verte Caroline Lucas pour organiser mardi à Bruxelles une séance d’information des parlementaires européens sur les conclusions d’une étude tendant à remettre en cause leur nécessité. La présentation de l’étude marquera, selon les militants opposés aux vols
de nuit, le début d’une vaste campagne au niveau européen pour la suppression des vols de nuit.

Cette campagne démarre dans la foulée de la clôture de la consultation organisée par le gouvernement britannique concernant son projet d’augmenter les vols de nuit à l’aéroport de Heathrow à Londres.
L’auteur de l’étude n’est d’ailleurs autre que John Stewart, président du groupe d’action « HACAN ClearSkies » actif dans l’opposition des riverains à l’accroissement du nombre de vols de nuit à Heathrow.

Cette étude tend à remettre en question l’utilité des vols de nuit pour l’économie européenne. Elle soutient également qu’il n’y a pas d’arguments opérationnels suffisants qui plaident en faveur du maintien des vols de nuit. Elle invite également les pays européens à
appliquer dans les cinq ans les niveaux de bruit qui sont recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour les vols de nuit et auxquels ils ont tous souscrit.

Selon John Stewart, plus de trois millions et demi de personnes en Europe sont exposées aux vols de nuit. L’étude qu’il a présentée ce mardi met selon lui en évidence la faiblesse des arguments invoqués pour justifier les vols de nuit. Notre but est de convaincre les gouvernements européens de placer la santé des gens au-dessus des
intérêts propres de l’industrie aéronautique, a-t-il commenté.

D’après John Stewart, la campagne est appuyée par des groupes d’action actifs autour des aéroports de quasi toute l’Europe. Pendant les deux prochaines années, ceux-ci utiliseront l’étude publiée sous forme de fiches d’informations pratiques pour faire pression sur les
gouvernements nationaux, les parlementaires européens et les membres-clés de la Commission européenne dans le but de mettre fin aux vols de nuit.

L’objectif est de persuader la Commission européenne d’enjoindre les Etats membres, au moment de la publication en 2007 de la directive révisée sur le bruit, d’appliquer les recommandations de l’OMS pour les vols de nuit. La directive sur le bruit de l’Union Européenne a
été publiée en 2002. Elle enjoint les Etats membres à définir des cartes d’exposition au bruit et à élaborer des plans d’action contre le bruit, mais elle ne précise pas les niveaux de bruit à respecter.