La RĂ©gion bruxelloise fait un geste

Le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ© Renaat Landuyt a obtenu un geste de l’exĂ©cutif bruxellois : la RĂ©gion attendra un mois avant de signifier Ă  l’Etat fĂ©dĂ©ral l’arrĂȘt de la cour d’appel rendu en faveur de Bruxelles. Ce qui donne un mois de rabiot Ă  l’Etat pour trouver une solution Ă  cet Ă©pineux problĂšme du survol de la capitale.

Le processus de signification du jugement de la Cour d’Appel de Bruxelles ayant donnĂ© raison Ă  la RĂ©gion bruxelloise dans l’action en cessation des nuisances sonores du trafic aĂ©rien dans la capitale sera pospostĂ© d’un mois. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© prise au cours d’une rĂ©union entre le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ© Renaat Landuyt, le ministre-prĂ©sident de la RĂ©gion bruxelloise Charles PicquĂ© et la ministre bruxelloise de l’Environnement Evelyne Huytebroeck.

Dans un communiquĂ© commun, les trois ministres ont prĂ©cisĂ© qu’Ă  la suite de la rĂ©union de jeudi soir, il avait Ă©tĂ© convenu de postposer au maximum d’un mois la signification de l’arrĂȘt de la Cour d’Appel, et d’installer dans ce dĂ©lai un calendrier de discussions en vue de dĂ©finir les rĂšgles applicables au fonctionnement du trafic aĂ©rien de Bruxelles-National. Les trois ministres se sont Ă©galement mis d’accord pour Ă©tudier toutes les hypothĂšses de travail, parmi lesquelles le schĂ©ma proposĂ© par Charles PicquĂ©, ministre-prĂ©sident et Evelyne Huytebroeck ministre de l’Environnement de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale.

InterrogĂ©e Ă  l’issue de la rĂ©union, Evelyne Huytebroeck a prĂ©cisĂ© qu’elle avait signĂ© mardi le document en vue de la signification du jugement de la Cour d’Appel, mais que ce processus qui prend quelques jours serait interrompu durant un mois non renouvelable. Elle a ajoutĂ© que dans le cadre d’un calendrier Ă  court terme et prĂ©cis, elle souhaitait pouvoir discuter de toutes les possibilitĂ©s qui se prĂ©sentent, dont la proposition qu’elle avait formulĂ©e avec le ministre-prĂ©sident bruxellois consistant Ă  en revenir temporairement Ă  un modĂšle de gestion comparable Ă  celui qui prĂ©valait avant 1999 pour dĂ©bloquer la situation.

Jusqu’ici, le sp.a en cartel avec Spirit, la formation de Bert Anciaux, l’auteur du plan de dispersion a refusĂ© cette proposition qu’a par contre soutenu le VLD. Le CD&V ne s’est jusqu’ici pas exprimĂ© clairement Ă  son sujet.

A plusieurs sources trĂšs bien informĂ©es, on prĂ©cisait que la ministre Huytebroeck a rappelĂ© Ă  ses collĂšgues du gouvernement bruxellois que les Ă©changes de l’hiver dernier entre les RĂ©gions bruxelloise, reprĂ©sentĂ©es par les cabinets PicquĂ© et Huytebroeck, et flamande, reprĂ©sentĂ©e par les cabinets Leterme et Peeters, avaient dĂ©bouchĂ© sur un accord pour mettre au point une mĂ©thodologie commune de fixation de normes acoustiques et pour installer un organe de contrĂŽle indĂ©pendant.

RĂ©union tendue

De source proche du gouvernement bruxellois, on a prĂ©cisĂ© que le climat fut orageux, les reprĂ©sentants bruxellois s’Ă©tant montrĂ©s ulcĂ©rĂ©s par l’attitude du ministre fĂ©dĂ©ral tendant Ă  faire croire que Bruxelles s’oppose Ă  la croissance Ă©conomique flamande et oubliant systĂ©matiquement de dire que le sp.a Spirit n’Ă©tait pas prĂȘt Ă  approuver le protocole d’accord que les autres partis s’apprĂȘtaient Ă  signer l’hiver dernier.

Autre « oubli » imputĂ© au ministre fĂ©dĂ©ral, Ă  mĂȘme source: jusqu’Ă  preuve du contraire, la Cour d’Appel a invoquĂ© le non-respect des normes bruxelloises, mais aussi l’article 23 de la Constitution sur laquelle la RĂ©gion bruxelloise n’a aucune compĂ©tence. On ne veut pas non plus voir que la ministre bruxelloise de l’Environnement Ă©tait prĂȘte Ă  entrer dans un organe transrĂ©gional Ă©tablissant un cadastre du bruit et un registre commun de normes acoustiques, a-t-on ajoutĂ©.

Du cĂŽtĂ© du cabinet du ministre-prĂ©sident PicquĂ©, on se dit prĂȘt Ă  discuter du projet de loi gouvernemental mais pas Ă  n’importe quelle condition et en sachant oĂč l’on va. Or, au stade prĂ©sent, y souligne-t-on, le ministre Landuyt (sp.a-Spirit) ne veut pas d’un retour temporaire Ă  la situation d’avant 1999, une piste qui est pourtant soutenue en Flandre Ă©galement, histoire de repartir sur des bases saines et plus stables.

Pour rappel, la Cour d’Appel a donnĂ© raison Ă  la ministre bruxelloise de l’Environnement et Ă  l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement, dans l’action en cessation des nuisances sonores en RĂ©gion-capitale contre l’Etat belge, BIAC et Belgocontrol, dont elle a reconnu la recrudescence des infractions aux normes bruxelloises de bruit depuis la mise en oeuvre du Plan Anciaux (D’aprĂšs Belga)