Si louable soit la lutte contre les nuisances aériennes et particulièrement contre le calamiteux plan de dispersion des vols du ministre Anciaux, cette croisade doit-elle pour autant tourner au ridiculeou à la lutte contre l’expansion économique ?
Capitale de la Belgique mais aussi de l’Europe, Bruxelles ne compte actuellement aucune liaison directe avec Pékin. Or chacun mesure aujourd’hui l’importance du marché chinois, des échanges commerciaux avec ce pays et les possibilités d’exportation qu’il offre aux plus audacieux de nos entrepreneurs. L’inverse est vrai : les Chinois s’intéressent à Bruxelles. La compagnie Hainan Airlines négocie avec BIAC, l’opérateur de l’aéroport de Zaventem, l’ouverture d’une ligne directe entre la Chine et Bruxelles.
Quelle ne fut pas la surprise des dirrigeants de Hainan Airlines de reçevoir une lettre de l’association Bruxelles Air Libre Brussel, très en pointe du combat contre le bruit des avions. En effet, la missive, datée du 7 mars dernier les informe de « l’explosion de l’opposition aux activités de l’aéroport et leur demande de se préparer à un avenir qui sera sûrement compromis par des controverses, de l’instabilité et des incertitudes légales.
Apprenant aux Chinois que l’aéroport « a été créé durant l’occupation nazie pour bombarder Londres », l’association souligne que les gouvernements belges de l’après-guerre ont laissé une urbanisation galopante et anarchique encercler les pistes. Ensuite, face aux protestations provoquées par l’intense trafic aérien, ces mêmes gouvernants ont dispersé les vols sur des zones fortement peuplées où des milliers d’habitants subissent les nuisances les plus épouvantables.
« La sécurité des passagers comme des habitants est fortement compromise » affirme la lettre. Et ses auteurs d’espérer que la compagnie chinoise tiendra compte de ces avertissements avant de se décider à investir à Bruxelles.
Un peu ahuris par cette lettre de deux pages dressant un sombre tableau de la situation de notre capitale, les dirigeants de la compagnie chinoise ont écrit au premier ministre pour lui demander des explications. « Le gouvernement belge ne peut approuver de tels messages de discrédit » a répondu Guy Verhofstadt. Qui parle d’expression déloyale d’un mécontentement de la part d’une organisation qui, comme dans de nombreux autres pays, proteste en raison de nuisances environnementales dues à un aéroport.
Un sondage City Vox réalisé le 30 mars dernier par Research Solution pour la City Radio BXL et publié par le journal Le Soir montre que 75 % des Bruxellois ne se disent pas gênés par le bruit des avions, 19 % un peu gêné et 6 % fortement gênés.
Les lecteurs peuvent prendre connaissance ci-dessous du courrier dont il est question dans cet article :