Lyon: un observatoire du bruit aérien

Professionnels, gestionnaires et associations de riverains sont tous réunis au sein du conseil d’administration de l’observatoire sur les nuisances sonores de l’Aéroport Saint-Exupéry de Lyon. Cet observatoire est une première qui pourrait bien avoir des impacts nationaux.

par Christine Sévillano

L’Observatoire de l’environnement sonore de l’Aéroport de Lyon-Saint-Exupéry (Odesa) vient d’être créé à l’initiative des gestionnaires, des exploitants de l’aéroport et des associations de riverains. Premier du genre à se concentrer uniquement sur les nuisances aériennes, il réunira dès le début de l’année 2005 des économistes, des acousticiens et des scientifiques. Les enjeux immobiliers, psychologiques et médicaux sont pris en compte. « Il s’agit d’un centre de ressources car on a besoin de connaissances et de compétences sur cette question. Certes, il va traiter des questions locales. Les problématiques sont un peu différentes d’un aéroport à un autre, mais les travaux pourront être repris au niveau national », explique Lionel Lassagne, directeur délégué au développement durable de l’aéroport de Lyon. L’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (Acnusa) doit d’ailleurs participer au projet dans une logique de complémentarité. Les gestionnaires de l’aéroport souhaitent son intervention en particulier sur la validation des publications.

En 2005, l’Odesa est chargé d’étudier empiriquement la validité du Plan de gêne sonore (PGS). Une station de bruit mobile prendra des mesures en continu en limites du PGS. « L’idée est de constater si les calculs utilisés pour déterminer le PGS sont exacts. Si ces travaux invalident la méthode, l’impact sera local puisque le nombre de gens indemnisés pour les travaux d’isolation ne sera plus le même. Mais cela peut aussi entraîner une modification de la loi », affirme Lionel Lassagne. Une autre étude est prévue sur l’impact des nuisances aériennes sur les biens immobiliers afin de voir si cette proximité provoque leur dévalorisation. Une cartographie du bruit de toutes les sources alentours à l’aéroport sera enfin réalisée, comprenant nuisances routières et ferroviaires. « Ce document permettra de détecter les points noirs et de réserver ces zones à des activités plus industrielles », poursuit Lionel Lassagne. D’autres travaux pour les années à venir doivent être discutés en conseil d’administration qui réunit les professionnels, les élus locaux et les riverains. Ils seront utiles pour toutes les parties mais particulièrement pour les gestionnaires afin d’améliorer la maîtrise de la définition des trajectoires des avions, des virages ou des couloirs aériens.

Les gestionnaires de Lyon-Saint-Exupéry ont déjà œuvré pour limiter les nuisances sonores des appareils en interdisant les avions les plus bruyants, conformément aux textes européens, la nuit entre 23 heures et 6 heures du matin. « Nous y sommes parvenus à force de négociations avec les compagnies aériennes et nous envisageons d’allonger cette période d’une heure, à partir de 22 heures », poursuit le responsable. L’aéroport de Lyon dispose de deux pistes. Deux autres devraient être construites dans les années à venir, comme les gestionnaires l’ont prévu lors de la création de l’aéroport. Pour autant Lionel Lassagne n’a avancé aucune date sur la réalisation ou la mise en service de ces nouvelles pistes car tous les terrains nécessaires n’ont pas encore été acquis. Aujourd’hui l’aéroport accueille chaque année 6 millions de passagers. A l’horizon 2010, il est prévu que 9 à 10 millions de passagers atterrissent et décollent de Lyon-Saint-Exupéry.

Journal de l’environnement

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La directive 2002/30/CE du 26 mars 2002 sur l’établissement de règles et procédures concernant l’introduction de restrictions d’exploitation liées au bruit dans les aéroports : [->http://europa.eu.int/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexapi!prod!CELEXnumdoc&lg=FR&numdoc=32002L0030&model=guichett]