Bruxelles-National s’offre au train

Lentement mais sûrement, le projet d’amélioration du raccordement ferroviaire de Bruxelles-National prend forme.

Actuellement, l’aéroport est uniquement relié à la gare de Bruxelles-Nord. En raison de ce raccordement très limité, seuls les trains en provenance de Mons, Gand et La Panne se rendent directement à l’aéroport.

Les voyageurs empruntant d’autres lignes ferroviaires (notamment en provenance de Namur, Liège, Louvain ou Anvers) sont obligés de changer de train, ce qui alourdit le temps de parcours.

C’est pour remédier à cette situation antédiluvienne que le gouvernement entend moderniser la desserte de l’aéroport.

Cette modernisation comprend quatre projets. Le premier est la courbe de Nossegem. Il s’agit d’un raccordement ferroviaire direct entre l’aéroport et les lignes desservant Hasselt, Louvain et Liège. Lorsque ces travaux seront achevés, à la fin de cette année, les Liégeois ne devront plus changer de train à la gare du Nord pour se rendre à l’aéroport.

Le deuxième volet de l’amélioration de la desserte est la mise à quatre voies de la ligne 36, qui relie Louvain à Bruxelles. Ces travaux ont été prévus accueillir le futur RER, mais ils permettront aussi de raccourcir le temps de parcours entre Liège, Louvain et l’aéroport. Ils doivent être achevés pour décembre 2006.

Le troisième volet de l’amélioration de la desserte de Zaventem est le tunnel Schuman – Josaphat. A nouveau, il s’agit d’un projet mis en oeuvre dans le cadre des travaux du RER. Mais il permettra, par la même occasion, de relier directement Luxembourg et Namur à Bruxelles-National.

Enfin, le quatrième et plus ambitieux volet de la desserte, est le fameux « diabolo ». Il s’agit d’une ligne ferroviaire partant de l’aéroport et rejoignant l’autoroute E19 à hauteur de Machelen. Une nouvelle ligne ferroviaire sera également construite entre Machelen et Malines, sur la berme centrale, particulièrement large, de l’autoroute.

Ce dernier volet du raccordement, qui permettra aux Anversois de rejoindre directement Zaventem coûte la bagatelle de 493,3 millions d’euros. Or, la SNCB n’a pas les moyens de financer immédiatement ces travaux. Aussi le ministre des Entreprises publiques a-t-il lancé, ce jeudi, un appel au privé pour le financement de la construction du tronçon entre Machelen et Malines. La contribution privée s’élèvera à 280,3 millions d’euros. Le reste sera financé par Infrabel, la filiale de la SNCB chargée de la gestion de l’infrastructure.

Les entreprises privées seront appelées à injecter les 280,3 millions d’euros entre 2006 et 2010, date prévue de l’achèvement des travaux. Cet investissement sera remboursé entre 2011 et 2045 par trois sources de revenus : une contribution d’Infrabel à hauteur de 9 millions d’euros pas an, dès 2008 ; une contribution de 0,5 % des recettes de la SNCB provenant du transport intérieur de voyageurs et une taxe prélevée sur tout billet de train pour les trajets en direction ou en provenance de l’aéroport.

Si ces revenus s’avèrent supérieurs aux coûts de l’investissement, l’opération sera avantageuse pour les entreprises privées. Sinon, ils payeront la différence.

Reste à savoir si une des 20 entreprises privées présélectionnées acceptera de monter dans ce véhicule financier pour le moins particulier

BERNARD DEMONTY