Vienne, Nice, Genève, Birmingham, Glasgow, Hambourg : les compagnies du Golfe se posent partout en Europe. Sauf à Bruxelles, qui reste pour l’instant étrangement épargnée par ce phénomène. C’est que notre aéroport national souffre davantage qu’il ne bénéficie de sa position en plein coeur de l’Europe, les compagnies préférant acheminer leurs clients bruxellois via Londres, Paris, Amsterdam ou Francfort, situés à une heure de vol de Bruxelles et parfaitement desservies.
La situation est d’autant plus figée que, comme aucune compagnie n’opère entre Bruxelles et le golfe Persique ou l’Asie, les compagnies du Golfe ne souffrent d’aucune concurrence et n’ont nul besoin de s’implanter en Belgique – et de risquer ainsi de vampiriser leurs lignes.
A cela, il faut ajouter la mé-connaissance qu’ont ces compagnies du marché belge. L’aéroport s’est montré largement incapable de démarcher des compagnies majeures. Et, surtout, l’outil principal qui permet aux compagnies d’évaluer le potentiel d’une destination ne sert pas Bruxelles : «Elles se basent avant tout sur un système de marketing électronique tirant des conclusions sur base du trafic existant, explique un spécialiste du secteur. Or, comme il n’y a pas de ligne entre Bruxelles et le Golfe ou l’Asie, cet historique n’existe pas, et les compagnies manquent de données concrètes susceptibles de les appâter.»
En clair, il suffirait qu’une compagnie se jette à l’eau pour amorcer la pompe. Et cette compagnie pourrait bien arriver sous peu : selon nos informations, Etihad Airways devrait relier Bruxelles et Abou Dhabi d’ici l’été. Elle ne devrait pas être seule : Gulf Air envisage très sérieusement de déployer ses ailes en Belgique.