Luxueux

Monsieur le Ministre,

Vos étonnantes déclarations sur les antennes de la RTBF ce 15.12.2004, au cours du JT de 19:30 m’ont surpris.

Je vis – ou survis – avec ma famille à Woluwe Saint Lambert dans un appartement acheté en 1978 ( soit environ 8 ans avant le début des vols de nuit ), situé dans une copropriété dont la valeur de terrain était, à l’époque, de 6.000 BEF le m2 ( à comparer au prix auquel ont été vendus dernièrement les terrains autour de l’aéroport!). Je ne suis donc pas un de ces profiteurs qui se sont exposés intentionnellement au bruit des avions, sur des terrains bradés, ainsi qu’il a été mentionné à de trop nombreuses reprises par des dirigeants syndicalistes irresponsables et autres agitateurs de tout poil.

Cet appartement représente le fruit du travail et de l’épargne de toute une vie. Ce n’est pas une « somptueuse villa », comme l’ont prétendu certains lors des débats concernant l’extension des activités de DHL. Ceci a été confirmé par une séquence filmée à mon domicile par Télé Bruxelles le 02.10.2004 et diffusée le lendemain.

Je ne me reconnais pas sous l’épithète de LUXUEUX.

Les vols de nuit, générés par l’utilisation de l’aéroport de fret de Zaventem, alors qu’il est unanimement reconnu que, compte tenu de sa situation, il devrait être classifié aéroport urbain, nous privant d’un sommeil indispensable, ont un effet néfaste sur notre santé et notre mode de vie. Est-il LUXUEUX de devoir absorber un somnifère chaque jour pair (pour dormir), et de s’en priver, en assumant ses insomnies, chaque jour impair (pour ne pas susciter d’accoutumance)? En le dénonçant, je ne fais par preuve d’EGOISME INQUIET ( cfr M. Klees), ni d’attitude LUXUEUSE, mais bien de légitime défense en ce qui me concerne, et d’agissement en bon père de famille en ce qui concerne mes enfants.

Il est un peu trop facile et scandaleusement démagogique de disposer souverainement du sommeil de ses concitoyens bruxellois lorsqu’on habite Gand, Wavre, Bruges, Hasselt etc…

Monsieur le Ministre de la Défense, occupez-vous donc de ce qui reste de notre armée. La grotesque saga des élèves officiers d’Elsenborn, plus performants dans les techniques d’évasion que dans les sciences militaires, est loin de constituer un des fleurons de votre département.

Lorsque j’assiste, consterné, aux inextricables embouteillages générés de façon itérative par les limousines de grosse cylindrée transportant av. Georges Henri à Bruxelles les délégués des pays Afrique-Caraïbes-Pacifique, je me demande où est le LUXE, et où sont les besoins indispensables.

Monsieur le Ministre, nous sommes déjà suffisamment accablés par la privation de sommeil. Vos propos injurieux sont inadmissibles. Cette démocratie me dégoûte. Je n’y souscris plus. Les gens poussés à bout commettent des actes désespérés.

Veuillez agréer l’expression de ma plus absolue déconsidération.

J. L.

ex sous-officier de réserve,

1200 BRUXELLES.