LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LANDUYT

Monsieur le Ministre,

Ayant entendu vos propos ce matin sur les ondes radios de la RTBF Ă  propos du jugement d’hier concernant l’aĂ©roport de Zaventem, je m’en Ă©tonne.

Tout d’abord vous dĂ©clarez que ce jugement vous met dans l’embarras car on ne peut pas dire qu’un aĂ©roport ne peut exister Ă  cĂŽtĂ© d’une ville.

Sachez pourtant Monsieur Landuyt que comme toute activitĂ© Ă©conomique il est important qu’une activitĂ© aĂ©roportuaire s’inscrive dans l’environnement qui est le sien.

On en peut pas mener n’importe quelle activitĂ© au centre ou aux abords immĂ©diats d’une ville, mĂȘme sous prĂ©texte de milliers d’emplois. Et bien on ne peut pas non plus, dĂ©velopper autre chose qu’un aĂ©roport urbain Ă  cĂŽtĂ© d’une ville. Or un aĂ©roport urbain doit ĂȘtre limitĂ© au trafic absolument indispensable, bannir les vols de nuit et les survols Ă  basse altitude, ce qui n’est pas le cas Ă  Zaventem.

Ensuite vous signalez au journaliste que si le Noordrand demande la mĂȘme chose il l’obtiendra.
Là encore, Monsieur Landuyt, il me semble que vous oubliez de considérer des éléments du problÚme et notamment le principe de standstill.

Depuis des dizaines d’annĂ©es, les personnes qui ont choisi d’habiter les communes du Noordrand se sont installĂ©es en connaissance de cause dans une zone qui a toujours Ă©tĂ© survolĂ©e.

Les habitants qui saisissent les tribunaux aujourd’hui et demain n’ont pas choisi l’environnement que le gouvernement leur a imposĂ© du jour au lendemain.

Certains d’entre eux comme nous ont mĂȘme choisi d’habiter en zone aĂ©ronautique interdite selon l’AR de 1954 !
Or du jour au lendemain, on leur impose des nuits blanches et un trafic aérien intense à basse altitude sans aucun dédommagement qui leur permettrait de déménager.

Il en va de mĂȘme si vous dĂ©cidez d’aller habiter Ă  cĂŽtĂ© d’une autoroute, c’est un choix et vous l’assumez.
Par contre si l’Etat, pour le bien commun, dĂ©cide de construire une autoroute Ă  l’emplacement de votre habitation, il vous indemnisera pour vous permettre de vous reloger.

Les autoroutes aĂ©riennes ne sont guĂšre diffĂ©rentes des autoroutes terrestres et devraient ĂȘtre gĂ©rĂ©es de la mĂȘme maniĂšre.

Monsieur Landuyt, soyez persuadĂ© que tant que des principes clairs et rigoureux ne guideront pas votre politique aĂ©roportuaire, tant que vous rĂ©pondrez par des mesurettes prises dans l’urgence aux injustices dĂ©noncĂ©es par des citoyens blessĂ©s quotidiennement par le manque de sommeil, la pollution et le bruit qu’ils n’ont pas choisi, les actions juridiques succĂšderont aux actions juridiques.
C’est tout le principe de dispersion des nuisances qui est Ă  revoir, Monsieur Landuyt. Tant que vous dĂ©placerez le problĂšme, il ne fera que s’accentuer et finira par provoquer un tel rejet au sein de la population que l’activitĂ© Ă©conomique de l’aĂ©roport en sera rĂ©ellement menacĂ©e.

Tel est le sort de toute entreprise qui se coupe de son environnement et le nie.

Et nous sommes dĂ©terminĂ©s Monsieur Landuyt Ă  nous battre jusqu’au bout pour pouvoir tout simplement dormir et vivre dans nos maisons.

Nous sommes prĂȘts Ă  nous battre parce que votre gouvernement nous agresse tous les jours dans nos droits fondamentaux.

Chantal Liesse

1020 Bruxelles