des préoccupations de « luxueux » ?

A l’attention de Monsieur André Flahaut.

Monsieur,

Je suis outrée par vos déclarations au micro du JT de la RTBF.
Vous avez dit en substance en parlant du dossier plan de dispersion des nuisances de l’aéroport de Zaventem que, revenant du Bénin et du Congo, vous trouvez que nous avons des préoccupations de « luxueux ».

Vos déclarations peuvent être rangées à côté de celles de Monsieur Klees, de la même couleur politique que vous me semble t’il, et qui nous a traités il y a quelques mois d' »égoïstes inquiets ».

Décidemment, il est pour le moins suprenant que des personnalités politiques se présentant à priori comme plus sensibles que d’autres à la détresse humaine, considèrent que des citoyens qui demandent seulement le droit de dormir la nuit sont des « luxueux ».

Sachez, Monsieur Flahaut, qu’habitant Bruxelles depuis 40 ans dans un quartier non survolé et n’ayant pas choisi d’habiter à côté de l’aéroport ni dans la prolongation des pistes, nous sommes réveillés, ma famille et moi, toutes les nuits de semaine, depuis un an et demi, par la descente de la route du Ring; celle-ci passait auparavant dans la campagne environnante mais est maintenant tracée sur un quartier de 6000 habitants au km² comptant écoles, buildings et habitations sociales. Un sonomètre de l’IBGE sur notre toit témoigne une moyenne de 8 survols de plus de 65 DB par nuit allant jusqu’ à 29 survols sur une même nuit.
Tout cela pour soulager quelques nantis ayant eu le bras long qui, après avoir acheté dans la campagne de Meise, Wemmel et Grimbergen des terrains à bon marché et y avoir construit leurs villas 4 façades, ont jugé inacceptable de continuer à être survolés par le trafic de Zaventem.

Alors, Monsieur Flahaut, où sont les luxueux ?

Etes-vous informé comme nous par les médias (*) que Monsieur Klees, bien à l’abri des survols à Uccle, empochera la bagatelle de plus d’1 Million d’Euros lors de la vente des actions BIAC à Macquarie ?
Nous, nous n’avons même pas les moyens de vendre à perte notre maison pour déménager.

Vos propos m’ont profondément choquée, Monsieur Flahaut, et je pense qu’ils sont offensants pour les milliers de gens qui étaient, comme moi, dans la rue le 6 juin 2004, tout simplement pour réclamer le droit au sommeil et au respect fondamental de la santé et de la sécurité de leurs familles.

Faudra t’il qu’un avion se crashe sur des quartiers densément peuplés ou au-dessus de la zone Seveso en suivant la route Onkelinx pour que vous vous rendiez compte qu’à Bruxelles on se permet en dépit de tout bon sens ce que dans la plupart des pays du monde on ne s’autorise pas ?

Quoiqu’il en soit, sachez, Monsieur Flahaut, que les « luxueux » que nous sommes, à bout de nerfs et rongés par le bruit et le manque de sommeil, ne désarmeront jamais face au mépris et à l’injustice ! Les réveils nocturnes et les survols incessants représentent une torture !
Il est dommageable qu’une personnalité socialiste comme vous ne s’en rende pas compte et conforte les citoyens dans un affreux sentiment de ne plus être entendus par leurs responsables politiques.

Chantal Liesse

1020 Bruxelles.

(*) De Morgen 24/11/2004 « Vier managers van Biac zouden daarenboven nog een extraatje krijgen. Volgens het weekblad Trends strijken enkele leden van het directiecomité in totaal 2,45 miljoen euro op. Samen bezaten ze 0,23 procent van de aandelen en die worden nu verzilverd. « 

et TRENDS 16/11/2004, pag 18 et 19 article de Wolfgang RIEPL : voorzitter Biac verdient 1,32 miljoen euro aan overname.

Le personnel de BIAC possède 3400 actions soit 0,23 % du capital, pour un montant total de 2,45 millions d’euros seulement répartis entre 4 directeurs
de BIAC ou membres du comité de direction.

– Pierre KLEES : 1866 actions pour un montant de 1,35 millions d’euro
– Marc DUYCK : 800 actions pour 578,400 euros
– Michel DE ROUCK : 534 actions pour 386,082 euros
– Lucien ROELANTS : 200 actions mour 144,600 euros