Les avions peuvent, sous certaines latitudes, affecter directement les températures, relève l’Institut français de l’environnement (IFEN) vendredi, en citant l’exemple du ciel «vide d’avion» pendant trois jours après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
La vapeur d’eau des avions contribue directement à l’effet de serre. En air froid, elle peut se transformer en cristaux de glace et prendre la forme de trainées de condensation (contrails). Ces trainées ont un effet localisé et à court terme, mais peuvent entraîner une hausse des températures importante du fait de la concentration du trafic aérien dans des régions propices, comme aux Etats-Unis.
Ainsi, le ciel «vide d’avion» après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis a confirmé des hypothèses des experts qui travaillent sous l’égide de l’ONU. En l’absence de trafic aérien, l’écart entre les températures nocturnes et diurnes s’est creusé de 1 à 2 degrés sur l’ensemble des Etats-Unis.
En temps normal, les trainées et les cirrus produits par la vapeur d’eau des avions amoindrissent cet écart, en réduisant la perte de chaleur la nuit, et en filtrant le rayonnement solaire de jour.
L’avion a d’autres impacts de fond sur le climat, relève l’IFEN. Chaque kilogramme de kérosène brûlé libère 3,15 kg de gaz carbonique ou CO2, le principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique.
En 2000, les ventes mondiales de kérosène ont libéré 550 millions de tonnes de CO2, soit 2,5% des émissions mondiales de ce gaz induites par les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole).
Les longs courriers volant à l’altitude de croisière (9 à 13 km) et à la latitude des Etats-Unis émettent aussi des oxydes d’azote aux limites de la troposphère et de la stratosphère, qui réagissent rapidement et ont un impact sur l’effet de serre. Ils sont à la fois réchauffant (par la formation d’ozone) et refroidissant (par la dégradation du méthane).