Il ne faudrait pas avoir la naïveté de croire que les insultes de Pierre Klees portées à l’encontre des victimes du plan de dispersion surviennent maintenant par hasard.

« Egoïstes », c’est précisément le mot que Louis Michel n’a pu s’empêcher de hurler à l’oreille d’un bruxellois qui osait se plaindre au sujet de son soutien au plan de Bert Anciaux. « Un plan équilibré », ne cesse-t-il de répéter depuis.

Il y a quelques jours, une délégation de membres bruxellois du MR a rencontré Louis Michel afin d’obtenir qu’il intervienne enfin pour faire cesser les malversations commises par Bert Anciaux à l’égard des bruxellois et des habitants de la périphérie. Ils en sont revenus bredouilles ou presque; et bien matés. Nous avons pu lire son communiqué de presse assez vague, un texte qui porte mal son nom car il n’a même pas pris la peine de l’envoyer aux médias. Le mépris que nous porte Louis Michel est total.

Grâce aux deux petites iraniennes rapatriées sous les caméras, les sondages créditent le MR d’une belle progression à Bruxelles. Pourquoi se priverait-il de nous sacrifier en nous vendant aux socialistes flamands ? Le VLD devrait quitter le gouvernement fédéral pour laisser la place au CD&V. Le MR, s’il veut se maintenir au pouvoir, aura absolument besoin d’un allié flamand pour remplacer le VLD. Bert Anciaux, poids lourd du SPA, est preneur. Il suffit de lui payer son prix: le sommeil et l’honneur de seulement quelques dizaines de milliers de francophones.

Sur base de cette analyse, il n’y a rien d’étonnant à ce que Pierre Klees ait cru pouvoir tirer la conclusion que la partie était jouée et définitivement perdue pour nous. Il a sans doute cru le moment venu de porter l’estocade en tentant de discréditer les victimes du plan Anciaux aux yeux d’une opinion publique mal informée du drame que nous vivons. « Egoïstes », encore une fois. La symbiose semble totale entre le ministre dévoyé et le lobbyiste malhonnête.

Il ne tient qu’à nous de faire comprendre à l’un et à l’autre qu’ils ont sous-estimé l’adversaire. Trop sûr d’eux, ils ont laissé tomber leur masque. C’est le moment de montrer notre détermination. Nous avons le droit de refuser la dégradation de nos conditions de vie. Montrons notre colère encore et encore. Sans cesse, dénonçons les injustices qu’on nous inflige. La Belgique est une démocratie, pas une tyrannie. Les colosses ont des pieds d’argiles. Un jour, ils peuvent s’abattre.

V.D.