Monsieur Vandenhaute, Monsieur Touwaide,

Habitante de Woluwe Saint Pierre, quartier du Bémel à la limite du Chant d’Oiseau, j’essaie en vain de m’y retrouver dans les péripéties du plan Anciaux.

J’ai lu que le Louis Michel avait apporté la semaine dernière des amendements au plan de dispersion et j’aimerais savoir si ces amendements sont déjà d’application. Les nuisances décuplées dont nous bénéficions depuis lundi 10 mai – de nuit comme de jour – dans le quartier du Bémel en sont-elles la conséquence ? La situation était difficile, depuis lundi elle est devenue insupportable.

Ma famille et moi habitons le quartier depuis 1994. En 1998 nous avons pris la décision d’y acquérir un bien immobilier car l’environnement était calme et correspondait à la qualité de vie que nous recherchions pour nos enfants.

Nous n’avions jamais été dérangés par des vols de nuit, si ce n’est pendant un mois de l’été 1995 pour réfection de certaines pistes. Nous n’avons donc pas agi de façon déraisonnable, nous ne sommes pas allés nous installer de
notre plein gré et en toute connaissance de cause dans le voisinage immédiat d’une piste de décollage.

Or, depuis 1998, les règles du jeu ont été modifiées en cours de partie, sans que personne nous ait demandé notre avis. Une pollution dangereuse nous est à présent imposée ; mes enfants, mon mari et moi-même sommes
régulièrement réveillés durant la nuit ; nous ne pouvons plus jouir de notre jardin comme nous pensions le faire lorsque nous avons acheté notre maison ;

nous ne pouvons plus, tout simplement, ouvrir la fenêtre de notre chambre quand bon nous semble…

Trouvez-vous normal qu’une personne ait le droit, pour défendre des intérêts personnels d’ordre électoral, d’empoisonner la vie de milliers d’autres personnes qui ne lui ont rien demandé ? Bert Anciaux va-t-il se permettre
encore longtemps de mépriser la santé, la sécurité, la qualité de vie et le patrimoine de ces milliers de personnes ? Pendant combien de temps nos «responsables » gouvernementaux vont-ils encore le laisser donner libre cours à son instinct intéressé, trompeur et destructeur ?

Personnellement, je trouve ce ministre et son plan aussi abjects l’un que l’autre. Je trouve révoltant le fait de « disperser » des nuisances sur des innocents. Je n’admets pas que l’on « disperse » sur mes enfants des tonnes de kérozène empoisonnants et des décibels insupportables. Je considère la santé des enfants – des miens et de tous les petits Bruxellois – comme une absolue priorité, primant les intérêts économiques de Pierre Klees et les intérêts électoraux de Bert Anciaux. A quoi sert-il d’améliorer la sécurité des enfants par le renforcement des mesures de sécurité routière aux abords des écoles alors que le gouvernement fait délibérément planer au
dessus de leur tête une menace plus dangereuse encore ? Sommes-nous gouvernés par des personnes sensées ?

Je pense, Monsieur Vandenhaute, que vous comprenez ma situation puisque votre propre quartier n’est pas épargné par les nuisances dont je parle. Je vous demande dès lors ce que vous pensez de l’attitude de Louis Michel, pour
qui ces problèmes semblent accessoires ? Bert Anciaux se moque des Bruxellois ouvertement et sans aucune retenue, fidèle à son image repoussante. Louis Michel le fait de façon plus insidieuse mais, à mon sens, tout aussi dangereuse. Votre position, Monsieur Vandenhaute,
n’est-elle pas inconfortable ? Ne vous sentez-vous pas mal à l’aise, représentant d’un parti qui se moque des intérêts vitaux des citoyens de votre commune ?

Monsieur Touwaide, j’ai lu que vous tenez une comptabilité des plaintes liées au survol de Bruxelles, je vous demande de bien vouloir enregistrer ce présent mail comme tel. J’ai toujours pensé qu’un médiateur se devait de prendre en considération les intérêts de toutes les parties concernées, j’espère ne pas m’être trompée sur votre rôle. J’espère également pouvoir attendre une réponse à mes interrogations.

Très cordialement.

N. D-DM

Rue du Bémel,

1150 Bruxelles