Le ministre de la Mobilité transgresse la loi
le gouvernement fédéral laisse faire

Déjà que le ministre Anciaux ne donnait aucune instruction à BIAC pour qu’elle verbalise les avions qui survolent très régulièrement le périmètre interdit de l’arrêté royal de 1954, Bruxelles Air Libre Brussel constate que cette fois il a fait plus fort. Il trace 2 routes aériennes officielles [[« Denut » depuis la piste 25L, « Helen » et « Denut » depuis la piste 20. Voir les cartes en Annexe.
]] au travers de cette même zone interdite, qui ne souffre cependant aucune dérogation. Ce périmètre d’1,5 Km autour du palais royal de Laeken est destiné à protéger la plus haute fonction de notre monarchie parlementaire.

« Le sommeil des Bruxellois ne vaut pas une crise gouvernementale » déclare le Vice-Premier Louis Michel (MR) et les citoyens n’ont qu’à aller au Conseil d’Etat pour casser les routes litigieuses publiées par le ministre de la Mobilité. Ce serait donc aux citoyens à dépenser des milliers d’Euros pour demander au Conseil d’Etat de supprimer des routes illégales ? N’est-ce pas plutôt au ministre de la Mobilité à soumettre ses arrêtés au Conseil d’Etat, avant de les publier ? Les ministres ne prêtent-ils pas le serment de respecter les lois du peuple belge ? Que reste-t-il de l’Etat de droit, lorsqu’un gouvernement laisse un de ses membres transgresser sciemment un texte légal ?

Et si , à la demande des riverains, la plus haute juridiction du pays sommait le gouvernement de respecter la loi, ne procèdera-t-il pas – comme en Wallonie – à la suppression de l’AR de 54 ? Un arrêté qui interdit au ministre Anciaux de survoler, de jour comme de nuit, les quartiers résidentiels densément peuplés qui se trouvent à l’arrière de cette zone prohibée, à Laeken, à Jette, à Ganshoren et à Berchem.

Cet Arrêté Royal n’a rien d’obsolète, et même si les rêves républicains du ministre Anciaux devaient se réaliser, la présidence de la république serait protégée de la même manière. Avec les menaces terroristes qui pèsent aujourd’hui sur les lieux symboliques de l’Occident, ce n’est pas la suppression de ces protections qui doit être à l’ordre du jour, mais bien leur accroissement Le siège de l’OTAN, le Parlement Européen, le Berlaymont bientôt rénové, le siège du conseil des ministres, et celui de l’Union européenne occidentale de défense ne constituent-ils pas des cibles exceptionnelles ? A chaque sommet, la circulation autour de ces lieux est détournée et la ville est en état de siège… pendant que les avions, au départ de Zaventem, survolent allègrement ces bâtiments à basse altitude !

Air Libre constate que les effets d’annonce se sont multipliés suite aux agissements du ministre Anciaux : le président MR Duquesne assurait qu’aucune route nouvelle ne serait appliquée le 18 mars, le ministre bruxellois Gosuin garantissait qu’il ne permettrait pas que le ministre fédéral en trace au-dessus de Bruxelles sans établissement préalable du cadastre du bruit réel, la Vice-Première Onkelinx menaçait – pour moins que cela – de réclamer la démission du ministre de la Mobilité. On a vu ce qu’il en a été.

En réalité, le gouvernement est tétanisé à l’idée de faire du ministre Anciaux le martyr, qui ferait un tabac aux prochaines élections régionales. Air Libre invite le gouvernement à se ressaisir.

Au-delà de la gestion exécrable du trafic aérien de l’aéroport urbain de Zaventem, c’est la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques qui est en cause. Les Bruxellois, francophones et néerlandophones, sont d’une étonnante patience et peu enclins à la désobéissance civile, mais il ne faudrait pas pousser les choses trop loin. On a vu ce qu’il en a été pour l’incinérateur de Drogenbos.

Des dizaines de milliers d’habitants de la région de Bruxelles-Capitale n’accepteront pas de payer de leur sommeil et de leur santé, l’absence de gestion de l’aménagement du territoire du gouvernement flamand. Ce n’est pas parce que celui-ci a laissé urbaniser nombre de terres agricoles du Brabant flamand[[“Een en ander is niet zo simpel. Er zijn nu inderdaad meer mensen die klagen over het lawaai. Dat komt omdat Vlaanderen de stommiteit begaan heeft om de laatste 20 jaar rond de luchthaven te laten bouwen zonder in corridors te voorzien.” (Jos Bex – SPa – Vlaams Parlement)
]], qu’il faut intensifier le survol à basse altitude une ville d’un million d’habitants, au nom de quelle « solidaritié » ?