Bruxelles Air Libre demande aux présidents de parti
de se positionner sur l’avenir de Zaventem

Ni la concentration maladroite (sur le Noordrand) des nombreuses nuisances générées par l’aéroport de Zaventem, ni leur dispersion au-dessus de quartiers anciens, densément peuplés, n’ont réussi, jusqu’ici, à définir un modèle stable, durable et acceptable pour l’aéroport.

Ce constat est l’œuvre de Bruxelles Air Libre, l’une des deux grandes associations (avec l’Union belge contre la nuisance des avions) qui coalisent les riverains de l’aéroport.

De plus en plus, le dossier des nuisances de l’aéroport se communautarise, déplore Yvan Vandenbergh, une des chevilles ouvrières de l’association. Or, ça n’est absolument pas un problème francophone contre Flamands : Bruxelles compte plus d’habitants néerlandophones que tout le Noordrand !

A son estime, si « guerre » il y a, elle se déroule entre Régions : Flandre contre Bruxelles. Il y a peu, un député régional flamand (Jos Bex, Spirit) a très courageusement affirmé que la Flandre était coupable d’avoir délivré des permis de bâtir tous azimuts autour de l’aéroport, si bien qu’aujourd’hui, il n’existe plus de terres agricoles que les avions pourraient survoler sans dommage, développe-t-il. L’ennui, c’est que certains, en Flandre, considèrent désormais que la zone de dégagement de l’aéroport, c’est Bruxelles, qui n’a jamais été consultée dans la gestion de l’aéroport… Et ça, c’est inacceptable !

Même si elle regrette l’emplacement de Bruxelles-National (à moins de deux kilomètres d’une ville d’un million d’habitants, face aux vents dominants, avec ses pistes principales braquées vers la ville), Bruxelles Air Libre n’exige pas la fermeture de l’aéroport. Simplement veut-elle que ses ambitions « collent » avec son implantation. Pour ce faire, Vandenbergh et ses amis ont commis « plan pour le maintien de Zaventem », en collaboration avec des contrôleurs aériens et des pilotes. Un plan parfaitement réalisable, envoyé aux présidents de parti, avec prière de se positionner sur son contenu d’ici aux élections régionales de juin.

Air Libre plaide tout d’abord pour que Bruxelles-National se recentre sur le transport de passagers, les autres activités (fret, vols d’écolage…) étant délestées vers des aéroports mieux situés.

Au sein de cet aéroport « passagers », l’association voudrait que priorité soit donnée aux destinations européennes « de point à point », en excluant la logique de « hub » (transit). Pour les distances de moins de 600 kilomètres, Yvan Vandenbergh affirme que le rail est compétitif. Dans cette optique, une liaison rapide avec la gare TGV de Bruxelles Midi devrait être installée (avec enregistrement et acheminement des bagages).

Au point de vue environnemental, Bruxelles Air Libre exige que Zaventem ferme ses pistes de 23 à 7 heures, sauf cas de force majeure (et de rappeler que les vols de nuit n’ont commencé à Bruxelles qu’en 1986). Elle plaide aussi l’interdiction du survol de toute zone densément peuplée à moins de 2.000 mètres d’altitude (cette règle est d’application à l’intérieur du périphérique parisien). Dans l’esprit d’Yvan Vandenbergh, ceci concerne évidemment Bruxelles, mais également Tervuren (Oostrand) ou Vilvorde (Noordrand).

Une politique d’aménagement du territoire, destinée à rétablir des couloirs non habités et à maintenir les zones agricoles et industrielles, devrait par ailleurs être lancée, avec indemnisation des personnes les plus exposées.

Au registre plus institutionnel, Bruxelles Air Libre souhaite la création d’une autorité indépendante chargée du respect des procédures et la révision des termes de la licence d’exploitation de Biac (avec notamment la suppression de l’actuelle « obligation de résultat » de 80 mouvements d’avions par heure). Enfin, Air Libre propose l’augmentation du montant des redevances d’atterrissage.