La décision du tribunal civil de Charleroi a produit l’effet d’un avion franchissant le mur du son, ce lundi après-midi. La juge carolo a interdit les vols de nuit sur l’aéroport de Gosselies. Entre 22 h et 7 h du matin, la quiétude du lieu ne peut être troublée, sous peine d’une astreinte de 10.000 euros.
Ce jugement intervient au terme d’une procédure entamée par les riverains de l’aéroport. Pour rappel, le décret wallon sur les aéroports prévoit que Gosselies est une plateforme de jour. Ce texte prévoit aussi que les tranches horaires situées entre 6 et 7 h et entre 22 et 23 h sont réservées à des mouvements exceptionnels (humanitaires, diplomatiques…). Les vols y seraient pourtant devenus récurrents.
Ce jugement prive Ryanair des six vols quotidiens effectués par les trois avions basés à Charleroi, à destination de Rome, Londres et Venise. De quoi mettre à mal la rentabilité de la compagnie « low cost » à Charleroi, estime BSCA, la société de gestion de l’aéroport. La compagnie irlandaise, elle, se limite pour l’heure à signaler qu’une réorganisation des vols sur les différents aéroports qui l’accueillent, est à l’étude. Mais il est trop tôt pour envisager l’impact de cette décision, dit un porte- parole.
Faut-il craindre un départ de Ryanair, déjà échaudée par l’interdiction des aides publiques prononcée en février dernier par la Commission européenne ? Le ministre wallon en charge de la Politique aéroportuaire, Serge Kubla, s’en défend. Et annonce son intention de contrer le jugement en revoyant le décret. Il faut offrir un maximum de souplesse tout en restant dans la logique d’un aéroport de jour, signale-t-il. La nuit pourrait dès lors être ramenée à une durée de sept heures. Pour rappel, l’aéroport, dont Ryanair est le plus gros client, emploie 700 salariés et génère 3.000 emplois directs et indirects dans la région.