Pourquoi DHL devra quitter Zaventem ?

DHL doit quitter Zaventem, parce que cette société de courrier express ne se contente plus de réveiller des milliers de personnes chaque nuit, mais exige, aujourd’hui, de pouvoir dépasser les 25.000 vols de nuit autorisés par le permis d’environnement de l’aéroport.

La situation de nombreux riverains est déjà intenable actuellement. Il n’en va pas de leur « confort », mais bien de leur santé, de leur capacité de concentration, de l’avenir de leurs enfants. Le droit au sommeil est indispensable à tout être humain et l’en priver est assimilé à une torture.

Le projet d’accroissement des vols de nuit de DHL ne peut donc être accepté à l’aéroport urbain de Zaventem. Si cette société de courrier express veut faire de la Belgique sa plate forme centrale d’échange de marchandises pour toute l’Europe, elle devra le faire ailleurs que sur un aéroport urbain, situé à moins de2 Km d’une ville d’un million d’habitants.

DHL, qui n’est autre que Deutsche Post et Lufthansa, sait très bien qu’elle n’est pas la bienvenue dans la plupart des aéroports européens. Elle a déjà été refusée à Strasbourg, elle ne pourra plus voler la nuit à Francfort et on ne veut de son « hub » ni à Paris, ni à Amsterdam. Voilà pourquoi elle s’accroche à Zaventem, dont elle apprécie la situation géographique, le nombre de lignes en direction de l’Europe, la proximité des institutions européennes et de l’OTAN, la qualité de la main d’œuvre … et le laxisme des gouvernants, que leur lobbying incessant ne cesse de mettre à leur service.

DHL agite évidemment la menace de sa délocalisation totale et des licenciements qui en découleront, si elle n’obtient pas la carte blanche qu’elle demande. Mieux que cela, elle promet l’engagement de 1.000 personnes supplémentaires, si elle peut effectuer plus de vols la nuit.

Le dossier, en annexe, démontre que les chiffres avancés par DHL sont inexacts. Ils ne précisent pas que nombre de leurs emplois de nuit ne sont pas des emplois à temps plein, qu’ils les doublent ou triplent en prévision des emplois indirects hypothétiques qu’ils vont générer, que les 1.000 nouveaux emplois ne constituent en aucun cas un engagement. Ils sont donc sujet à caution.

DHL nous fait aussi croire qu’elle quittera complètement Zaventem, si elle ne peut y voler de nuit à sa guise et sans contrainte. Y a-t-il quelqu’un pour croire que cette société va abandonner à la concurrence, la clientèle qu’elle s’est acquise en Belgique, où elle occupe la première place ?

Reste la question des emplois, qui seront effectivement perdus à Zaventem, si DHL est contrainte de délocaliser son « hub » européen. La responsabilité n’en incombera pas aux exigences légitimes des riverains, mais aux gouvernements successifs, qui ont proposé cet emplacement inadéquat à DHL et permis qu’elle y développe son activité de nuit. Ces gouvernements ont aussi autorisé l’arrivée de nouveaux riverains sur les terrains agricoles du Brabant flamand qui entouraient l’aéroport.

C’est au gouvernement à établir le rapport coûts/bénéfices de cette activité nocturne, et s’il est positif, à trouver un autre aéroport, où il serait possible d’accueillir cette activité nocturne, sans réveiller des milliers de citoyens, ou alors de les exproprier, au frais de DHL (pollueur/payeur). Dans ce cas, les emplois ne seront pas perdus pour la Belgique.

Si ce rapport est négatif ou si le gouvernement n’arrive pas à trouver un emplacement adéquat, il faudra se résoudre à voir DHL installer son « hub » européen dans un aéroport situé dans une région où le chômage est tel, que les questions de santé physique et mentale des riverains y passent encore au second plan.

C’est l’ancien secrétaire général de la FGTB, M. Nollet, qui disait « On ne peut tout faire au nom de l’emploi ». Les personnes survolées chaque nuit par DHL sont aussi des travailleurs, ils risquent également leur emploi, pour cause d’absentéisme ou de manque de productivité. L’industrie du tabac, les fabricants d’amiante, les producteurs d’aluminium ont dû arrêter, ou limiter, leurs activités pour des raisons de santé publique, ils procuraient aussi nombre d’emplois.

Bruxelles Air Libre Brussel répète que c’est seulement en limitant le nombre de vols autorisés à Zaventem et en y instaurant un couvre-feu, que cet aéroport urbain pourra éviter une délocalisation complète, avec des pertes d’emploi bien plus conséquentes.

Info pour la presse : 0497/022.337

Annexe : [Analyse des comptes des diverse sociétés belges de DHL->art109]