Pendant que le ministre de la Mobilité occupe l’avant de la scène avec les nouvelles routes qu’il installe et qu’il annule régulièrement, c’est tout l’aéroport de Zaventem et ses terrains qui risquent de passer sous contrôle étranger, dans l’indifférence la plus totale.
Le ministre Vande Lanotte (SP.A) a chargé Ia banque ING de trouver acquéreur pour plus de la moitié des 63,6% de parts que l’Etat fédéral détient dans le capital de la s.a. BIAC. ING a aussi été chargé de vendre les parts détenues par un certain nombre des actionnaires privés actuels.
Au total, 70% du capital de BIAC pourraient se retrouver entre les mains d’un seul actionnaire privé! Et l’Etat se borne à présenter cette opération comme une banale affaire de gestion courante….
Est-il si banal de céder, au plus offrant, la majorité des parts d’une société dont le développement économique met en danger la sécurité et la santé de centaines de milliers de citoyens ?
Est-il si banal de céder ainsi un territoire aussi vaste que Schaerbeek, situé au centre du plus grand nœud ferroviaire et routier du pays ?
Les premiers candidats annoncés par DE TIJD, sont danois (Aéroport de Copenhague), français (Vinci, aéroport de Grenoble), italiens (aéroport de Rome) et australiens (Macquaire).
Jusqu’ici, ni DHL, ni Aéroport de Paris ou Schiphol n’ont manifesté publiquement leur intérêt.
Bruxelles Air Libre Brussel s’interroge sur les garanties dont l’Etat compte s’entourer avant de perdre le contrôle de cette infrastructure fédérale unique, dont il a déjà vendu les terrains à un prix plus qu’avantageux à la s.a. BIAC. Qu’en est-il de la licence d’exploitation de BIAC ?
Les victimes des nuisances de l’aéroport se demandent si l’Etat ne serait pas enclin à réduire les légitimes contraintes environnementales qui pèsent sur le développement économique de BIAC, afin de voir monter la valeur des parts qu’il cherche à vendre, en vue d’équilibrer son budget ?
Les citoyens, de plus en plus nombreux à être survolés, se demandent aussi s’il est normal que le permis d’environnement – qui est supposé encadrer ce développement – soit délivré par le seul gouvernement flamand, alors que les nuisances produites par « Bruxelles-National » dépassent largement les frontières de la région flamande.
La demande de permis d’environnement de BIAC, pour la période 2005/2025, est révélatrice de cette tendance : plus aucun plafond pour les vols de nuit, aucune limite au nombre global de mouvements d’avions et aucune étude d’incidence n’accompagnent cette demande, à propos de laquelle seuls les habitants de Zaventem, Machelen, Kortenberg et Steenokkerzeel sont consultés.
De manière plus générale, Bruxelles Air Libre Brussel demande que les partis et les candidats aux prochaines élections régionales se prononcent à propos de la transformation de la société mixte de droit public BIAC en société mixte de droit privé. L’association leur demande aussi de clarifier leur position à propos l’opportunité de voir cette une telle infrastructure, d’intérêt national, passer sous contrôle de sociétés privées, éventuellement étrangères.