Le ministre-président de la Région bruxelloise, Daniel Ducarme (MR), et son ministre de l’Environnement, Didier Gosuin, se sont réjouis vendredi soir de l’accord intervenu au sein du gouvernement fédéral sur le développement de DHL en Belgique.
«Pour la première fois – et c’est fondamental -, tout investissement supplémentaire à l’aéroport de Bruxelles-National est soumis à l’accord de coopération liant le pouvoir fédéral, la Flandre et la Région de Bruxelles-Capitale. Quoi qu’il arrive, l’accord de la Région de Bruxelles-Capitale est indispensable», ont-ils indiqué dans un communiqué conjoint.
Selon les deux responsables bruxellois, l’analyse du dossier se fera en tenant compte du respect de la déclaration gouvernementale fédérale et donc de la prise en considération d’un cadastre du bruit réellement ressenti par la population bruxelloise, de l’indispensable dispersion des vols, de l’utilisation d’une flotte d’avions modernes – et donc moins bruyants – et de la mise en oeuvre du plan acoustique.
«La négociation examinera aussi le transfert de certaines autres activités aéroportuaires de Zaventem vers d’autres aéroports», ajoutent-ils. Pour ce qui concerne l’emploi, l’agence bruxelloise sera associée à l’examen du dossier, a assuré M. Ducarme.
M. Gosuin a pour sa part assuré qu’il serait «fidèle et loyal à la déclaration gouvernementale fédérale» – après que le FDF eut exprimé à la fin de l’an dernier des réserves sur le plan de répartition des vols approuvé par le gouvernement. Le ministre s’est lui aussi réjoui du fait que les Bruxellois puissent être partenaires à part entière dans la future décision liée au développement de DHL.
«Sur le plan des nuisances acoustiques, nous allons traiter ce dossier en toute transparence et toute objectivité, sans précipitation. Nous allons analyser les propositions de DHL à la lumière du cadastre de bruit réel que l’Institut bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE) est chargé de réaliser et tenir compte des niveaux de bruit auquel la population bruxelloise est actuellement soumise», a ajouté M. Gosuin.
Selon lui, «ce cadastre du bruit réel doit donc rester la pierre angulaire de la politique aéroportuaire en Belgique». «Aucune décision ayant un impact sur la qualité de vie des riverains survolés ne peut être envisagée en dehors de ce cadastre», a-t-il enfin prévenu.
Van Cau se réjouit
Le ministre-président du gouvernement wallon, Jean-Claude Van Cauwenberghe, se réjouit que le gouvernement fédéral ait donné un signal fort en faveur du maintien de DHL en Belgique, a-t-on fait savoir vendredi à son cabinet.
«Nous comprenons tout à fait la priorité qui est accordée à une étude de faisabilité sur l’extension de DHL à l’aéroport de Bruxelles-National. Nous allons en outre continuer à être proactifs pour étudier l’implantation de la société de courrier express en Wallonie dans le cadre d’un partenariat avec le fédéral ou l’un de ses outils», a souligné le chef de cabinet du ministre-président, Olivier Vanderrijst. M. Vanderrijst a précisé qu’en ce qui concerne les modalités financières de ce partenariat, aucune solution n’était a priori rejetée.
L’UBCNA regrette
Le bourgmestre de Woluwé-Saint-Pierre et président de l’Union belge contre les nuisances des avions (UBCNA), Jacques Vandenhaute (MR), a regretté vendredi que le gouvernement ait, «une fois de plus, reporté au 1er septembre le choix de l’aéroport qui accueillera DHL».
Par ailleurs, selon l’association, les chiffres de coût de construction d’un nouvel aéroport avancés par BIAC, la société gestionnaire de l’aéroport de Bruxelles-National ont été «exagérés vers le haut». «Seul le rapport officiel du Parlement français fixant le coût total d’un nouvel aéroport à 1,3 milliard d’euros tient la route», a assuré M. Vandenhaute dans un communiqué, «Les propos du patron de BIAC faisant état de 10.000 riverains dérangés autour de Zaventem sont indécents, grossiers et provocateurs», a encore déclaré le bourgmestre de Woluwé-Saint-Pierre en répétant que «la dispersion des trajectoires des avions n’est pas une bonne politique».
Selon l’UBCNA, enfin, le gouvernement devrait «absolument imposer de diminuer le quota de bruit par avion admis la nuit».
Des regrets flamands
Les plans de DHL sont connus depuis longtemps. Il n’y a donc aucune raison de reporter la décision qui doit être prise dans ce dossier, a indiqué vendredi le parti flamand N-VA en réaction aux travaux du Conseil des ministres. Selon le parti nationaliste, le gouvernement fédéral n’a en fait «rien décidé».
La vice-présidente de la N-VA Frieda Brepoels et le parlementaire Kris Van Dijck ont vendredi rencontré la direction de DHL. Il est notamment ressorti de cette réunion que les gouvernements fédéral et flamand étaient parfaitement au courant des projets détaillés de la compagnie de courrier express depuis des mois.
La seule question est, selon les représentants de la N-VA, de savoir si le gouvernement veut répondre positivement à la demande et aux besoins de l’entreprise. Une telle décision ne nécessite pas six mois de réflexion, estime le parti. Le gouvernement veut reporter sa décision jusqu’aux élections afin de ne pas annoncer de «mauvaises nouvelles», ont enfin indiqué Frieda Brepoels et Kris Van Dijck.