Les Bruxellois survolés s’opposent
à la carte blanche offerte à DHL

En s’engageant à donner carte blanche à l’expansion DHL en Belgique, avant toute étude d’incidence, le gouvernement fédéral a manifestement agi dans la précipitation et sous la pression du monde économique et syndical. Il a aussi manqué l’occasion de définir une politique du trafic aérien pour la Belgique pour les dix prochaines années. Il se sera contenté de reproduire les désas-treuses décisions politiques « à la petite semaine » de ses prédécesseurs.

En reportant à l’après élection le choix de l’aéroport qui « bénéficiera » à titre définitif de ces nouvelles nuisances nocturnes, les partis au gouvernement tentent d’échapper à la sanction électorale du prochain scrutin.

Les Bruxellois survolés dénoncent ces attitudes irresponsables, qui ignorent totalement la seule vraie raison de s’opposer à l’expansion des vols de nuit : le droit au sommeil des dizaines de milliers travail-leurs, de familles, d’enfants qui vivent sous les routes aériennes de nuit.

Si le gouvernement pense ainsi échapper à la vindicte des Bruxellois réveillés chaque nuit par DHL, il commet une erreur stratégique de dimension : la révolte gronde parmi les riverains.

C’est toute l’activité de fret (de jour comme de nuit) qui n’est pas à sa place dans un aéroport urbain, situé à moins de 2 Km d’une ville d’un million d’habitants. Au lieu d’y mettre fin progressivement, le gouvernement autorise son expansion et la localise – au moins provisoirement – à Zaventem. Il l’autorise avec une flotte DHL constituée principalement d’avions d’occasion, et sans restrictions environnementales ou d’horaires.

Les riverains bruxellois attendent de leur gouvernement régional qu’il s’oppose catégoriquement au maintien à Zaventem de l’activité de fret de la société DHL en expansion. Ils estiment cependant qu’en septembre, dans le meilleur des cas, le gouvernement ne fera que déplacer le problème en délocalisant éventuellement les activités de DHL vers un des aéroports régionaux, dont les riverains ont aussi besoin de repos nocturne.

Lassés du mépris dont les ils sont victimes de la part des décideurs politiques, les riverains estiment qu’il est désormais inutile de discuter avec un gouvernement qui n’écoute que les lobbies de DHL, de BIAC et des syndicats corporatistes, qui se contentent de défendre leurs propres intérêts. Ils considèrent que le temps est venu de multiplier les manifestations de désapprobation de cette complicité du pouvoir politique. Ils veulent en référer au pouvoir judicaire et passer à des actions fortes dirigées vers les fau-teurs de trouble.

Le coup de poker de DHL lui a permis de gagner une première bataille. Pour Bruxelles Air Libre Brus-sel, DHL est cependant loin d’avoir gagné la guerre qu’il vient de déclarer aux riverains.