Le Premier ministre va-t-il siffler la fin de la récréation ?

Chaque jour le feuilleton de l’aéroport de Zaventem s’enrichit d’un nouvel épisode, qu’il soit judiciaire, commercial ou politique.

Une grande lassitude et des attitudes paradoxales commencent à se manifester parmi les personnes survolées, les opérateurs aériens, les gestionnaires de l’aéroport, les syndicats et même l’Union Européenne.

Le conseil d’administration de Bruxelles Air Libre Brussel s’est réuni d’urgence et estime que cette situation a assez duré. Il demande au Premier Ministre de siffler la fin de la récréation et de reprendre l’initiative pour assurer la crédibilité de son gouvernement.

Ce n’est pas à coup de circulaires publiées à la hâte et puis amendées le lendemain, ni à coup de décisions contradictoires des tribunaux en référé, que l’avenir du trafic aérien en Belgique pourra être envisagé sereinement et de manière durable.

Ce n’est pas en servant par tranches, un programme de dispersion partial qui ne résout rien, que le Ministre Anciaux va arriver à vendre son projet, aussi embrouillé qu’inapplicable.

Air Libre demande au Premier Ministre de mettre fin à tout cela, de décider d’un moratoire qui laissera le temps de mener une véritable réflexion sur la place que la Belgique veut, et peut, tenir dans le ciel européen, compte tenu de sa densité de population et de l’implantation de ses aéroports existants ou à créer. Le ciel de la Belgique et la santé de sa population ne peuvent être à vendre en échange d’une activité économique dont aucune étude coût/bénéfices n’a démontré le bilan positif.

L’avenir du trafic aérien, pour les 20 ans qui viennent, ne peut être tracé sans la collaboration des régions et d’experts internationaux indépendants. La qualité de vie et la santé des citoyens ne peuvent être évacuées de tout projet commercial d’expansion. Ce n’est pas en chargeant BIAC d’une étude, qui se transformera inévitablement en plaidoyer pro domo, que le gouvernement peut espérer voir clair et opérer les choix de société qui incombent au pouvoir politique.

Pour l’association des riverains bruxellois, les habitants veulent se trouver face à un plan global, réfléchi et durable, accepté par le Conseil d’Etat, soumis aux parlementaires et présenté par un Conseil des ministres unanime.

Un plan qui balise l’avenir est indispensable pour le monde économique. DHL, les autres opérateurs et les candidats éventuels à la reprise des parts de l’Etat dans la société BIAC, ont besoin de ce plan à long terme pour calculer leurs risques et prendre leurs décisions. Les volte face successives du gouvernement risquent bien de les décourager à investir sur cette plateforme aéroportuaire dont les règles et les procédures changent chaque jour. Le monde économique ne craint rien tant que l’insécurité.

Ce plan est aussi nécessaire aux citoyens. Ils ne manqueront pas de remettre à plus tard leur décision d’acheter ou de construire, tant qu’aucune garantie ferme ne leur sera donnée à propos des survols intempestifs auxquels ils risquent à tout moment d’être exposés.

Une réponse à cette demande de moratoire et de plan global à long terme est attendue du gouvernement fédéral.