DHL peut s’étendre

Vendredi, le dossier DHL était sur la table du super conseil des ministres. Il en ressort que le gouvernement Verhofstadt II souhaite que DHL reste à Bruxelles et même s’y développe. Pour l’avenir à long terme, on tranchera en septembre.

Le Conseil des ministres, qui s’est réuni vendredi à Petit-Leez, a décidé de donner à DHL la garantie de la réalisation en Belgique de son quartier général d’opération pour son réseau européen. Les premières années, les besoins d’extension sont couverts sur le site de Zaventem, compte tenu des limitations actuelles, comme prévu dans l’accord de gouvernement, a indiqué le premier ministre, Guy Verhofstadt. Pour l’extension ultérieure, DHL obtient la garantie qu’à la date du 1er septempbre 2004 le gouvernement décidera entre deux options: l’extension à Zaventem ou le déménagement vers un autre aéroport, a-t-il ajouté.

Dans la perspective de la première option, des négociations s’engageront entre le gouvernement fédéral, les Régions flamandes et bruxelloise, BIAC et DHL dans la perspective de la conclusion d’un accord global. Dans cette négociation, de nouvelles solutions pourront être examinées qui porteront notamment sur le transfert de certaines autres activités. L’accord portera notamment sur le bruit et les investissements en matière d’infrastructure.

Pour la deuxième option, une étude a déjà été réalisée par BIAC portant sur 8 autres implantations. Une étude complémentaire se penchera plus spécialement sur deux aéroports régionaux, celui de Bierset et celui de Jehonville, ainsi que sur la possibilité de créer un tout nouvel aéroport. Au cours de l’après-midi, avant de prendre la décision, les membres du gouvernement ont eu de nombreux contacts avec l’extérieur, et notamment avec DHL. L’important, a dit le premier ministre, est que nous menons les travaux pour les deux options en parallèle. De telle sorte que nous pourrons décider le 1er septembre et que nous donnons dès aujourd’hui la garantie a DHL qu’elle pourra se développer en Belgique.

C’est donc le premier septembre que le gouvernement choisira entre les deux options avec un choix prioritaire, celui d’un développement de DHL à Bruxelles moyennant un accord avec Bruxelles et la Flandre. La norme de 25 000 mouvements nocturnes par an sera-t-elle maintenue ? «Tout ça va être justement débattu dans l’accord qu’on veut faire avec la Flandre, avec Bruxelles, avec le gouvernement fédéral, avec BIAC et avec DHL» répond Guy Verhofstadt.

Si cette piste Zaventem n’aboutit pas, la Belgique proposera une autre implantation à DHL. Bierset et Géhonville sont nommément citées. Au total donc, la confirmation d’un scénario qui circulait depuis quelques jours déjà. Le gouvernement lance un signal à DHL pour maintenir la société en Belgique mais en même temps, il évite de trop s’engager. Sans doute pour ne pas fâcher les riverains à quelques mois des élections régionales.

Réactions

La décision prise par le gouvernement hier suscite des réactions contrastées. Première concernée, l’entreprise tout d’abord réagit de façon positive. C’est, dit son porte-parole et directeur commercial, la première fois qu’un signal très important est envoyé de façon officielle pour garantir l’extension de DHL en Belgique. L’entreprise retient surtout que le gouvernement fédéral mettra tout en oeuvre afin de lui permettre de se développer à partir de Bruxelles National.

Un point de vue et une satisfaction partagés par le ministre wallon de l’Économie Serge Kubla, partisan déclaré d’un développement de DHL autour de Bruxelles. Ce qui réjouit les autorités wallonnes, et le ministre président Jean-Claude Van Cauwenbergh, c’est donc la garantie donnée par le fédéral à DHL pour un maintien de ses activités en Belgique. Pour le reste, la Wallonie se tient prête le cas échéant à faire ses propres propositions, études à l’appui. Du côté bruxellois, c’est aussi un accueil positif qu’ont réservé le ministre président Daniel Ducarme et son ministre de l’environnement Didier Gosuin. Quoiqu’il arrive, soulignent les 2 ministres bruxellois, l’accord de la région de Bruxelles capitale est indispensable pour décider d’un investissement supplémentaire à Zaventem. Et de rappeler qu’il faudra tenir compte du cadastre de bruit, que l’institut bruxellois de gestion de l’environnement est chargé de réaliser. Enfin, les verts flamands refusent que l’on modifie le plafond de 25.000 vols de nuit pas an au-dessus de Bruxelles, Groen ! qui pour l’instant fait toujours partie du gouvernement flamand.

Roger Gennotte, le porte-parole de l’Association Bruxelles Air Libre, a également réagi en déclarant que «le problème de l’aéronautique et des survols aériens doit être considéré dans son ensemble pour la Belgique. Il faudra faire une étude d’ensemble et pas, comme on est occupé à le faire maintenant, passer d’une route sur l’autre, passer d’un aéroport sur l’autre. Ce sont des solutions de bouts de ficelle. Nous demandons un cadre général et une politique aéronautique pour la Belgique à discuter avec les citoyens».

2004/01/17 10:18:12

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