Pour l’association Bruxelles Air Libre Brussel, le gouvernement fédéral vient de démontrer son
incapacité politique de résoudre les problèmes de risques et de nuisances générés par l’aéroport de
Zaventem. En agissant ainsi, il risque d’être le principal responsable de son inévitable délocalisation.
En approuvant, dans la précipitation, le projet de dispersion des trajectoires de décollage du Ministre
des transports Bert Anciaux, le Conseil des ministres a raté l’occasion de mettre un terme aux sources
des problèmes. Le projet Anciaux se contente de déplacer les nuisances d’un endroit à un autre, sans tenir
compte du nombre de personnes survolées.
De nouvelles zones très densément peuplées vont donc être survolées, de jour comme de nuit. Des quartiers qui étaient déjà abusivement survolés, le seront davantage. Le nombre de personnes perturbées va augmenter fortement et le nombre de plaintes légitimes aussi. Le mépris, dont la région la plus densément peuplée du pays vient d’être l’objet, ne peut conduire qu’à la révolte des riverains; dès à présent plusieurs recours en justice sont annoncés.
Comment le gouvernement pouvait-il espérer résoudre la question de cette manière ? Comment les partis au pouvoir ont-ils pu à ce point négliger le sort de Bruxelles ? Ce que le gouvernement va obtenir, à terme, c’est une situation ingérable, à la fois sur le plan politique, régional et judiciaire. Cette situation nouvelle ne manquera pas de rendre l’exploitation de l’aéroport extrêmement difficile, voire impossible à gérer et risque de le conduire droit vers une fermeture.
Cela fait plusieurs années que l’association Bruxelles Air Libre Brussel réclame, comme mesure environnementale urgente, que les activités développées à l’aéroport de Zaventem tiennent compte de sa mauvaise situation géographique. C’est un aéroport urbain, qui se situe au milieu d’une des zones les plus densément peuplées d’Europe. Sa piste de décollage principale est braquée directement sur une ville d’un million d’habitants. Il est donc essentiel, responsable et urgent de placer une limite au nombre de vols autorisés et d’y proscrire progressivement toute activité nocturne.
Le gouvernement fédéral ne semble toujours pas l’avoir compris; il reste à espérer, pour les Bruxellois,
que leur gouvernement régional prenne résolument leur défense et commence déjà par remettre en application l’arrêté qui lui permet de sanctionner les infractions en matière de nuisances sonores.