Le plan de dispersion des avions adopté par le gouvernement fédéral il y a une semaine est anormalement complexe
et n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets.
Ce n’est qu’il y a deux jours, soit bien aprĂšs la dĂ©cision du conseil des ministres, que l’association Bruxelles Air
Libre Brussel a découvert un détail technique lourd de conséquences : le dimanche, les communes de Wezem-beek,
Kraainem, Woluwe Saint Pierre, Woluwe Saint Lambert, Schaerbeek, Etterbeek, Bruxelles-ville (grand-place)
et Laeken seront abondamment survolĂ©es par les avions dĂ©collant de la piste 20 et ayant des destinations Ă
l’ouest ou au nord de Bruxelles. On se souvient que le Ministre des Transports avait prĂ©tendu que son plan amĂ©liorait le sort des communes bruxelloises, qui, selon lui, ne devaient plus ĂȘtre survolĂ©es le dimanche jusque 17h.
Le fait que cette route supplĂ©mentaire sur Bruxelles ait Ă©tĂ© si bien dissimulĂ©e jusqu’Ă prĂ©sent porte Ă croire que la
dĂ©cision du 3 dĂ©cembre 2003 n’a pas Ă©tĂ© prise en connaissance de cause par le conseil des ministres, M. Anciaux n’ayant pas clairement prĂ©sentĂ© les trajectoires rĂ©elles des avions.
La piste 20, qui sera utilisée le dimanche jusque 17h pour tous les décollages, est plus courte que la 25R ; les
avions y dĂ©collent plus difficilement. De plus, elle est orientĂ©e vers le sud-est. Son utilisation pour les avions Ă
destination du nord ou de l’ouest est un vĂ©ritable non-sens technique puisque les appareils devront faire une trĂšs large boucle de 180° au-dessus de Bruxelles. Forcer les avions cargo lourdement chargĂ©s qui dĂ©collent le dimanche
aprÚs midi à faire un tel détour sur la zone la plus densément peuplée du pays tient de la pure provocation.
De plus, il est bien connu que les riverains situĂ©s au centre d’un virage d’avions souffrent particuliĂšrement du fait que le passage de l’avion est prolongĂ©, souvent jusqu’Ă l’arrivĂ©e de l’avion suivant. Plusieurs communes Bruxelloises se trouveront dans cette situation le dimanche, jour de repos hebdomadaire.
Enfin, l’association Bruxelles Air Libre est persuadĂ©e que les avions ayant des destinations vers l’ouest ou le nord
et décollant la nuit de la piste 20, également à contre sens vers le sud-est, ne parviendront pas à faire le virage
serrĂ© thĂ©orique que le ministre annonce. Plusieurs communes bruxelloises seront donc Ă©galement survolĂ©es de nuit, non pas par un ou deux avions mais par prĂšs d’une dizaine certaines nuits.
Bruxelles Air Libre Brussel s’Ă©tonne de cet Ă©trange ballet aĂ©rien qu’on a rĂ©servĂ© aux Bruxellois : En semaine, les avions Ă destination de l’est, dĂ©collent vers l’ouest et effectuent une large boucle au-dessus de Bruxelles d’ouest en est. A l’inverse, le dimanche, les avions Ă destination de l’ouest dĂ©collent vers l’est, avec un survol de Bruxelles d’est en ouest.
Ces procĂ©dures compliquĂ©es ne pourraient s’expliquer que par une volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de survoler un maximum de
personnes, en dehors de tout principe de précaution et de bonne gestion environnementale. Etrange décision pour
un gouvernement qui affirmait il y a peu vouloir construire un « état modÚle ».
Bruxelles Air Libre Brussel rappelle au passage que l’arrĂȘt de la cour d’appel de Bruxelles n’exige pas qu’on survole Ă tout prix un maximum de gens en faisant de larges boucles au-dessus de centaines de milliers de personnes. Il demande simplement l’utilisation logique de toutes les pistes de l’aĂ©roport.
L’association rappelle aussi que, tant qu’Ă disperser, des solutions de bon sens existent, qui permettent de satisfaire l’arrĂȘt de la cour d’appel en utilisant les pistes mieux orientĂ©es vers la destination de l’avion, ce qui limite les larges virages aprĂšs le dĂ©collage.