Quelle méthodologie pour un cadastre du bruit ?

Bruxelles Air Libre Brussel asbl/vzw

La rĂ©alisation d’un cadastre du bruit commune par commune, ou quartier par quartier est le prĂ©alable Ă  la mise en place du plan de rĂ©partition des vols prĂ©vu par la dĂ©claration gouvernementale.

Le ministre de l’Environnement bruxellois et des partenaires du gouvernement fĂ©dĂ©ral ont rĂ©pĂ©tĂ© leur attachement Ă  ce prĂ©alable indispensable avant l’Ă©tablissement de tout plan.

Le ministre Gosuin a Ă©tĂ© plus loin, en refusant un cadastre thĂ©orique sur base d’un modĂšle mathĂ©matique. Il a apportĂ© la preuve de l’inefficacitĂ© d’un tel modĂšle en le comparant aux prĂ©visions annoncĂ©es pour l’impact de la route Onkelinx et les mesures effectives rĂ©alisĂ©es par l’IBGE.

Le ministre a aussi exigĂ© qu’il soit tenu compte de la densitĂ© des populations survolĂ©es et des rĂ©sultats d’une Ă©tude d’incidence, avant la mise en œuvre d’un plan approuvĂ© par le conseil des ministres fĂ©dĂ©raux.

Les riverains bruxellois de l’aĂ©roport de Zaventem se posent cependant des questions :

– Ce cadastre sera-t-il rĂ©alisĂ© par le fĂ©dĂ©ral, avec le concours des rĂ©gions, ou les rĂ©gions feront-elles une contre expertise ?

– N’ayant pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en aoĂ»t/septembre, comme demandĂ©, quelle valeur attribuĂ©e Ă  des relevĂ©s effectuĂ©s en novembre, traditionnellement le mois avec le trafic aĂ©rien le plus faible ? et avec un air frais qui favorise la montĂ©e plus rapide des avions et donc moins de personnes survolĂ©es ?

– Combien de sonomĂštres seront dĂ©ployĂ©s pour mesurer le bruit quartier par quartier ? (Terdelt n’est pas Helmet, ni la place Dailly, dans la seule commune de Schaerbeek)

– Si le choix se porte sur des sonomĂštres mobiles itinĂ©rants, pendant combien de jour resteront-ils en place dans un quartier donnĂ©, pour que les mesures soient reprĂ©sentatives du bruit subi au cours d’une annĂ©e complĂšte ?

– Quelle norme sera retenue, parmi celles dĂ©terminĂ©es par notre rĂ©gion, la rĂ©gion flamande ou l’OMS ?

A travers ces questions, on constate immĂ©diatement que se pose le problĂšme de la mĂ©thodologie. Comme en sondage d’opinion, le pourcentage d’erreur dĂ©pendra Ă  la fois du nombre de constats effectuĂ©s et des critĂšres retenus pour assurer leur reprĂ©sentativitĂ©.

Les riverains interpellent donc le pouvoir politique sur la mĂ©thodologie qui sera retenue pour ce travail scientifique et les pĂ©riodes qui seront retenues pour sa mise en œuvre (1).
Sans ce travail prĂ©alable, aucun cahier des charges ne peut ĂȘtre fourni aux scientifiques, qui seront responsables de l’Ă©tude.

Ils insistent pour que ce plan intÚgre les nouvelles exigences de la directive européenne qui a été intégrée au droit belge au mois de septembre.

Les riverains demandent aussi au ministre rĂ©gional de l’Environnement, quand il compte rencontrer son homologue flamand pour dĂ©finir des normes communes, Ă  partir des recommandations de l’OMS ?
Le moratoire venant Ă  expiration le 30 octobre, ils veulent aussi ĂȘtre assurĂ©s que la rĂ©gion de Bruxelles fera Ă  nouveau respecter l’arrĂȘtĂ© « bruit » dont elle a dotĂ© son arsenal juridique.

(1) Selon certains spĂ©cialistes les mesures doivent ĂȘtre effectuĂ©es sur de longues pĂ©riodes et doivent aussi s’effectuer en Ă©tĂ©, lorsque la portance de l’air est moindre, les vols plus nombreux et les riverains amenĂ©s Ă  vivre fenĂȘtres ouvertes.