Bruxelles Air Libre Brussel a été reçu hier par le ministre de la Mobilité, à propos de la situation préoccupante des Bruxellois survolés de jour comme de nuit.
L’entretien, qualifié de positif par l’association des riverains bruxellois, a porté sur toute une série de mesures que le ministre compte prendre prochainement dans l’intérêt de tous les riverains de l’aéroport. Le ministre se dit persuadé que ces mesures devraient avoir des conséquences positives pour les Bruxellois les plus exposés.
La dispersion complète des vols sur l’ensemble des pistes et des routes demeure évidemment la stratégie privilégiée du ministre de la Mobilité, qui a renoncé à toute concentration sur les zones les moins peuplées. Il compte limiter sérieusement l’usage de la piste 25R, une piste braquée sur Bruxelles, utilisée en permanence, sauf lorsque des vents de dos violents rendent son usage impossible. À l’avenir, la dispersion des trajectoires sera la règle et l’impossibilité de l’appliquer, pour cause de météo, deviendra l’exception. Ce projet sera mis en route rapidement, mais il ne sera complètement opérationnel qu’après la réalisation d’un certain nombre de travaux d’infrastructure au niveau des pistes.
Aucun aéroport au monde n’est inséré au cur d’une zone aussi densément peuplée que celui de Zaventem. Cet aéroport ne peut donc prétendre à un développement illimité sur ce site. Par un système de » quota count » (volume de bruit) global, le ministre envisage de contenir l’expansion de l’aéroport, pour qu’elle n’anéantisse pas les effets positifs de son plan de dispersion.
Le ministre désire aussi voir s’aligner les normes de bruit entre les régions flamande et bruxelloise, Il pense pouvoir les stabiliser autour des 45 db. Une période de » grand silence » pourrait aussi bientôt être d’application.
Le ministre se dit conscient qu’une nuit qui s’arrête déjà à 06h du matin est intolérable. Il compte instaurer, en avril, un système de taxation dissuasif pour les vols de 06 à 07h et de 21 à 23h.
L’angle de montée des avions passerait de 3 à 8°, afin de leur imposer une prise d’altitude plus rapide.
La s.a. BIAC ne peut rester juge et partie dans le contrôle des infractions de ses clients. Le ministre envisage la création d’une police du ciel fédérale.
Pour des raisons, notamment budgétaires, la privatisation complète de BIAC est inévitable, mais le ministre estime que Belgocontrol devrait revenir dans le giron fédéral.
Si BIAC disposait de plusieurs infrastructures aéroportuaires, cette société pourrait mieux répartir l’ensemble de son trafic aérien, sans mettre son équilibre financier en danger. Le ministre estime qu’il appartient au gouvernement wallon de se prononcer sur l’opportunité de mettre une installation, nouvelle ou existante, à disposition de BIAC pour délester Zaventem.
Bruxelles Air Libre Brussel prend acte des intentions positives du ministre fédéral de la mobilité et attend qu’il communique ses premières mesures pour porter un jugement sur leurs effets auprès des quelques 300.000 Bruxellois perturbés par les survols des avions de Zaventem.