La Région bruxelloise introduira un recours contre le permis d’environnement de l’aéroport

Lecho.be
18 avril 2024

La région de Bruxelles-Capitale estime que ses demandes concernant le bruit de l’aéroport, le nombre de vols et la santé des riverains n’ont pas été suffisamment prises en compte dans le permis d’environnement.

Le ministre bruxellois de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) a annoncé jeudi matin l’introduction d’un recours contre le permis d’environnement délivré par la Région flamande pour l’aéroport national de Zaventem. « Après analyse de nos avocats, il ressort qu’il existe des éléments qui justifient de lancer un recours contre le permis d’environnement », a-t-il indiqué à l’agence Belga.

Selon le ministre écologiste, les demandes bruxelloises n’ont pas été rencontrées. Le permis n’est pas assez ambitieux pour le bien-être et la santé des riverains de l’aéroport. On constate par ailleurs que celui-ci est basé sur une étude d’incidence « largement incomplète ».

« Au vu des impacts du contenu de ce permis sur la population bruxelloise et de la non prise en compte des demandes du gouvernement bruxellois, je proposerai, jeudi prochain, à celui-ci de déclencher une procédure en conflit d’intérêt contre ce permis », a commenté Alain Maron.

Les intérêts de l’aéroport contre les riverains

Le gouvernement de la Région-capitale avait demandé que le nouveau permis d’environnement prévoie notamment de limiter le nombre de mouvements d’avions à 220.000 par an; de faire respecter les normes de bruit bruxelloises pour limiter les nuisances; de supprimer les vols de nuit; et d’imposer un renouvellement de la flotte par des avions moins bruyants.

Selon Alain Maron, la Région travaille avec les communes bruxelloises afin de défendre les habitants de la capitale. « L’étude d’incidence fournie n’était pas assez approfondie. Nous constatons aujourd’hui que les demandes du gouvernement bruxellois pour protéger la santé et le bien-être des riverains n’ont pas été assez prises en compte. »

« Nous le regrettons vivement et devons conclure que le gouvernement flamand sacrifie le bien-être et la santé de dizaines de milliers de riverains de l’aéroport, Flamands, Bruxellois et Wallons, au profit d’intérêts de court terme de l’aéroport et d’une vision déséquilibrée et dépassée du développement économique », a-t-il conclu.

Sven Gatz en désaccord avec Alain Maron

De son côté, le ministre bruxellois des Finances, Sven Gatz (Open VLD), a exprimé son désaccord avec la proposition de son collègue Alain Maron. « L’autorisation actuelle, obtenue après un long processus de concertation, est plus équilibrée et meilleure que les autorisations précédentes », a déclaré Gatz à Belga jeudi après-midi. « Des mesures concrètes sont mises en place pour réduire les nuisances sonores et environnementales, tout en respectant scrupuleusement les normes bruxelloises. »

Le ministre Open VLD a également souligné l’importance économique de Brussels Airport pour la région de Bruxelles et l’ensemble de la région métropolitaine. « L’aéroport génère des milliers d’emplois, directs et indirects, et contribue de manière significative à la prospérité économique de la région », a-t-il affirmé.

Enfin, Gatz s’est étonné que la question d’un éventuel recours contre l’autorisation de Brussels Airport n’ait pas été abordée lors du conseil des ministres de jeudi. « Il est important que nous ayons une discussion ouverte et constructive sur ce sujet crucial pour l’avenir de Bruxelles et de sa région », a-t-il conclu.