Le secteur aérien devra payer sa pollution

lalibre.be
08 juin 2022
Lors d’un vote en plĂ©niĂšre ce mercredi Ă  Strasbourg, les dĂ©putĂ©s ont en adoptĂ© le rapport visant Ă  rĂ©viser le systĂšme d’échange de quotas d’émission (ETS) de l’UE pour l’aviation par 479 voix pour, 130 contre et 32 abstentions.
Actuellement, les activitĂ©s des compagnies aĂ©riennes sont officiellement intĂ©grĂ©es au « marchĂ© carbone » mais 80 % des quotas d’émission qui leur sont attribuĂ©s sont gratuits.
Jusqu’ici peu concernĂ© par le systĂšme d’échange de quotas d’émission de l’Union europĂ©enne, le secteur aĂ©rien va passer Ă  la caisse. C’est du moins la volontĂ© affichĂ©e par le Parlement europĂ©en. Lors d’un vote en plĂ©niĂšre ce mercredi Ă  Strasbourg, les dĂ©putĂ©s ont en adoptĂ© le rapport visant Ă  rĂ©viser le systĂšme d’échange de quotas d’émission (ETS) de l’UE pour l’aviation par 479 voix pour, 130 contre et 32 abstentions.
Actuellement, les activitĂ©s des compagnies aĂ©riennes sont officiellement intĂ©grĂ©es au “marchĂ© carbone” mais 80 % des quotas d’émission qui leur sont attribuĂ©s sont gratuits. Le texte approuvĂ© par le Parlement prĂ©voit la fin de ces allocations gratuites d’ici Ă  2025, soit avec deux annĂ©es d’avance sur le calendrier proposĂ© par la Commission. Pour garantir une suppression progressive, une diminution accĂ©lĂ©rĂ©e de 50 % des allocations gratuites est proposĂ©e pour 2024, par rapport Ă  la proposition de l’exĂ©cutif europĂ©en. Pour rappel, la Commission prĂ©voyait une suppression progressive des quotas gratuits distribuĂ©s aux exploitants d’aĂ©ronefs de 2024 Ă  2026 (respectivement de 25 %, 50 % et 75 %) et une suppression complĂšte Ă  partir de 2027.

Pour atteindre l’objectif d’émission plus strict de 2030, la Commission proposait Ă©galement de rĂ©duire l’enveloppe globale des quotas disponibles de 4,2 % par an, au lieu des 2,2 % actuels.

Au dĂ©part d’un aĂ©roport europĂ©en
Le texte adoptĂ© mercredi, qui constitue la position de nĂ©gociation du Parlement avec les États membres, propose que l’ETS s’applique Ă  tous les vols au dĂ©part d’un aĂ©roport situĂ© dans l’Espace Ă©conomique europĂ©en (EEE : les Vingt-sept, la NorvĂšge, Islande et Liechtenstein). Il concernerait donc tant les vols intra-europĂ©ens (Bruxelles-Francfort, par exemple) que les vols extra-europĂ©ens (Bruxelles-New-York). Mais les vols en provenance d’un pays hors de l’EEE (New-York-Bruxelles) vers l’UE resteraient exemptĂ©s. Une dĂ©rogation devrait ainsi ĂȘtre prĂ©vue pour les Ă©missions des vols entre les aĂ©roports situĂ©s dans une rĂ©gion ultrapĂ©riphĂ©rique de l’UE et les aĂ©roports situĂ©s dans une autre rĂ©gion de l’EEE, ainsi que pour les vols entre les aĂ©roports situĂ©s dans la mĂȘme rĂ©gion ultrapĂ©riphĂ©rique.
Les dĂ©putĂ©s souhaitent Ă©galement que 75 % des revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par la mise aux enchĂšres des quotas pour l’aviation soient utilisĂ©s pour soutenir l’innovation et les nouvelles technologies.