Nuisances aériennes: les riverains taclent le patron de Brussels Airport

Rtbf.be
12 octobre 2016

Arnaud Feist a reçu ce mercredi midi le titre d’homme de l’annĂ©e dans le secteur de l’aviation belge. Le CEO de Brussels Airport est venu chercher sa rĂ©compense au siège de Belgocontrol, Ă  Steenokkerzeel. Mais avant la cĂ©rĂ©monie officielle, une autre, plus informelle, a eu lieu devant les grilles du site : une vingtaine de reprĂ©sentants de comitĂ©s de quartier bruxellois et de la pĂ©riphĂ©rie ont organisĂ© une remise de prix parodique, en l’absence du principal intĂ©ressĂ©.

Perché sur un podium improvisé, un membre du comité du Haut Woluwe fait un discours solennel : « Arnaud Feist, le Vol d’Or vous est décerné, pour voler le sommeil de plus de 850 000 habitants dans et autour de la capitale de l’Europe. » Selon Charles Six, le patron de l’aéroport de Zaventem a, comme les mandataires politiques, une responsabilité dans le survol massif de Bruxelles. « On lui reproche une gestion de l’aéroport sans prendre en considération l’angle de développement durable et la santé publique. »

Peu nombreux, les riverains ont cependant réussi à frapper les esprits en organisant cette manifestation dans un endroit où le passage des avions est incessant. « Tous les autres aéroports ont pris des mesures, déplore Philippe Elsen, du comité Tervuren-Montgomery. Ils ont créé des pistes un peu plus loin, délocalisé une partie des activités, etc. Ici, à Zaventem, rien n’a été fait. Brussels Airport est le mouton noir de l’Europe. »

« Le problème, c’est le silence radio des politiques, embraye Pierre Mignot, habitant de Woluwe-Saint-Pierre. Des mesures faciles sont possibles. On pourrait allonger une piste, ce qui permettrait de survoler 50 000 personnes, au lieu de 500 000. Il faudrait aussi rallonger la nuit aérienne. » Les associations de riverains de l’aéroport réclament, encore et toujours, la fin des vols à 22 heures (au lieu de 23 heures) et leur reprise à 7 heures (au lieu de 6 heures).

JĂ©rĂ´me Durant