Le vol de nuit vole le sommeil des habitants.
Jâhabite Ă Auderghem, dans le quartier du Transvaal, et je peux tĂ©moigner de ce que jâai subi dans la nuit de mardi 26 aoĂ»t Ă mercredi 27 aoĂ»t.
Quand on regarde les schĂ©mas publiĂ©s dans la presse, particuliĂšrement la « route du virage Ă gauche », on pourrait croire que lĂ oĂč jâhabite je ne serait pas concernĂ©. Il nâen est rien ! Ce nâest pas parce quâon nâest pas, exactement situĂ© sur la mince ligne tracĂ©e sur le plan quâon nâentend rien !
Ainsi mardi en soirĂ©e, de nombreux vols dâatterrissage se sont succĂ©dĂ©s qui concernaient lâEst dâAuderghem et puis Woluwe St Pierre. Cela a durĂ© au moins jusquâĂ 0h 15. On parle peu de ces atterrissages comme si les avions planaient silencieusement ; en fait le bruit est diffĂ©rent, plus aigu Ă cause sans doute du freinage moteur. Il faut aussi que cela soit pris en compte.
Mercredi 27 août, dÚs 6h les décollages ont repris.
Au total donc moins de 6h de répit.
La nuisance est Ă©videmment plus supportable pendant les heures oĂč on est actif, alors parler de dispersion des nuisances sans parler de plages horaires câest de lâescroquerie intellectuelle. On peut faire croire que la dispersion est « équitable » globalement mais si les heures les plus sensibles sont presque toujours pour les mĂȘmes câest un leurre.
Si on prend un peu de recul on peut se demander pourquoi la nĂ©cessitĂ© du « vivre ensemble » a amenĂ© les pouvoirs publics Ă prendre en considĂ©ration les nuisances qui peuvent survenir dans le voisinage : ainsi on ne fait pas des travaux Ă certaines heures, on ne fait pas fonctionner un aspirateur la nuit, on nâorganise pas des soirĂ©es musicales bruyantes tous les jours et quand un volcan devient menaçant on dĂ©tourne les avions. Mais Ă Bruxelles, Ă part le chĂąteau de Laeken on peut y aller.
RĂ©soudre ce problĂšme nâest pas facile parce quâon nâagit que sur les consĂ©quences du problĂšme, pas sur la cause : câest soigner la maladie sur un symptĂŽme sans la guĂ©rir. Les primes Ă lâisolation par exemple sont de cet ordre.
Lâimplantation et ensuite le dĂ©veloppement de cet aĂ©roport est le problĂšme parce quâon nâa pas pris en compte quâune ville, dĂ©jĂ de presque 1 million dâhabitants, existait AVANT cet aĂ©roport.
Enfin ce survol intensif engendre non seulement le bruit mais aussi une pollution atmosphérique alors que la région bruxelloise, comme les autres est tenue à des obligations à respecter à ce sujet.
Le gros argument classique des dirigeants de Brussels Airport Company, qui probablement habitent loin des zones survolĂ©es, est dâagiter la menace sur lâemploi de 20.000 travailleurs dont, dit-on, 2400 seraient wallons et 3000 bruxellois. De quels sortes dâemploi parle-t-on pour les bruxellois et une dispersion dâactivitĂ©s ne les supprime pas mais les redistribue autrement.
M. V. B.