« Melchior Wathelet s’est fait piéger »

Notre commentaire : on avait dit la même chose quand Laurette ONKELINX avait validé en 2003 la route aérienne de nuit qui traverse tout Bruxelles via la route dite du canal.
Les Ministres ou Secrétaires d’Etat ne savent pas ce qu’ils valident, ils ne connaissent pas leurs dossiers ou ils sont inconséquents ?
Et de rappeler question « piège », que cela a été la même chose pour Isabelle DURANT mais qu’en refusant après réflexion d’appliquer la route de nuit (qu’Onkelinx a fait appliquer après), elle a dû démissionner…

lecho.be
10 mai 2014

« Piège à cons », pour l’ex-patron de Belgocontrol, Jean-Claude Tintin, le dossier du survol a toujours eu des relents communautaires.

Débarqué en octobre 2013 de la tête de Belgocontrol, Jean-Claude Tintin connaît parfaitement la problématique des nuisances sonores générées par les avions de Brussels Airport. Et pour cause: il été nommé administrateur délégué de l’organisme de contrôle du ciel aérien en 1998 et n’a été éjecté de son fauteuil que 15 ans plus tard. Contacté par nos soins sur les derniers développements du dossier qui polluent la campagne électorale depuis le 6 février, il estime que le secrétaire d’État, Melchior Wathelet (cdH) aurait dû faire preuve de davantage de clairvoyance. « Il est tombé dans un piège à cons et n’aurait pas dû changer les choses. Le dossier de survol des avions n’a pas de solution et a toujours été communautaire. Mais les avions doivent passer quelque part. Quand vous réduisez les vols d’un côté, vous devez forcément les réorienter ailleurs. Et ne vous attendez pas à ce que ceux que vous avez soulagés vous disent merci. Mais ceux qui se prennent les vols déviés monteront au créneau pour vous fustiger. Nous avons réussi à stabiliser la situation, d’autant plus qu’aujourd’hui les avions sont moins bruyants qu’avant », dit Jean-Claude Tintin.
Un poumon économique
Pour l’ancien patron de l’entreprise publique, il fallait donc laisser les choses en l’état et ne pas appliquer les mesures du 6 février. « Nous avons essayé tant la concentration des vols que la dispersion. Aujourd’hui, tout le monde se plaint pour tout et n’importe quoi. Or, l’aéroport représente un poumon économique non seulement pour la Flandre, mais pour toute la Belgique », dit le « jeune » retraité de 61 ans. En effet, on dénombre environ 260 entreprises actives à Brussels Airport représentant un total de 20.000 travailleurs. A tout moment, dit-on, on dénombre près de 500 emplois vacants pour des postes permanents ou temporaires, à temps plein ou mi-temps.
Que pense-t-il des corrections apportées par Melchior Wathelet à son plan? « Ce sont des modifications qui sont faites à la va-vite, alors qu’il faut du temps pour bien faire les choses », répond-t-il.
Pression sur les aiguilleurs
Il confirme ainsi les analyses des aiguilleurs du ciel à la tour de contrôle à l’aéroport de Bruxelles-National que nous avons joints. « Nous sommes aujourd’hui confrontés à des changements de procédures sans qu’on nous laisse le temps nécessaire pour faire les simulations que les agents sont excédés. La pression est maximale. La tour et les agents travaillent avec la peur au ventre quand ils doivent procéder aux choix des pistes. Ils ont peur d’être l’objet de procédures en justice comme par le passé de la part des associations de riverains », dit un responsable de la guilde belge des contrôleurs aériens (BGATC).
Mouvements en baisse
Les mesures correctrices (aujourd’hui suspendues pour 60 jours en raison de la procédure en conflit d’intérêt initiée par la Flandre) n’enchantent pas les agents. « On n’était déjà pas contents avec le plan, mais on faisait avec. Mais aujourd’hui, il y a trop de changements sur une courte période, nous ne sommes pas sûrs que cela va apporter davantage de plus-value en matière de sécurité. Une chose est d’utiliser ces procédurs les week-ends et durant les travaux, mais une autre est de les rendre permanentes. Il faudrait que les politiques nous consultent davantage avant de changer les procédures », renchérit un autre membre de la guilde.
Le dossier du bruit des avions révèle un paradoxe: les mouvements sont non seulement en baisse, mais les avions sont nettement moins bruyants qu’il y a 10 ans. Or dans le même temps, le mécontentement des riverains va crescendo. En 2000, Brussels Airport accueillait environ 21,64 millions de passagers avec 325.972 mouvements. En 2013, on a recensé 19,13 millions de passagers (18,97 millions en 2012) et 216.678 vols (en baisse de 3,4% par rapport à 2012)