lesoir.be 28 avril 2014
Le correspondant de Libération s’attaque au survol de la capitale. « Entre déranger une vache flamande et un Bruxellois francophone, la Flandre a tranché », selon Jean Quatremer.
Après son article « Bruxelles pas belle » consacré à la saleté de la ville, Jean Quatremer s’attaque au survol de la capitale. « Les Francophones belges viennent de découvrir, mais un peu tard, qu’ils s’étaient une nouvelle fait avoir dans les grandes largeurs par les Flamands », explique d’emblée le correspondant de Libération sur son blog. Le nouveau plan de survol « vise en réalité à épargner au maximum les Flamands vivant tout autour de Bruxelles ».
L’aéroport, situé en Région flamande, se trouve à seulement 12 kilomètres du centre-ville et survole chaque jour « 500.000 personnes » à Bruxelles, « à 90 % francophones », rappelle Jean Quatremer. « Il s’agit d’un non-sens typiquement local : c’est comme si la France n’avait pas construit Roissy en rase campagne et que tous les vols continuaient à partir du Bourget, aéroport situé à peu près à la même distance du centre de Paris que Zaventem. Inimaginable. »
Pourquoi ne pas déplacer l’aéroport ou allonger certaines pistes ? « Tout simplement parce qu’entre déranger une vache flamande et un Bruxellois francophone, la Flandre a tranché », répond Jean Quatremer.
Une Flandre qui sait toutefois faire exception. Lors de la visite express de Barack Obama fin mars, les services secrets avaient exigé la fermeture du ciel bruxellois, rapporte le spécialiste de l’actualité européenne. « Les avions survolent directement le quartier européen (…) ce qui est pour le moins curieux dans le monde de l’après 11 septembre », note Jean Quatremer, qui conclut : les Américains, « eux, savent parler aux Flamands ».