Le découragement bien compréhensible d’un bruxellois

Courriel du 6 août adressé à Bruxelles Air Libre Brussel

Bonjour,

Cela fait des années que vous combattez contre les pollutions sonores et de l’air par les avions. Je vous en félicite. J’ai été également membre de votre association car je croyais aux objectifs que vous vous étiez fixés.

Cependant je finis par douter de votre efficacité ou plutôt je suis de plus en plus convaincu que le combat que vous menez est celui de David et Goliath. Si cet épisode biblique avait une fin symboliquement positive, le contexte a changé et il est malheureusement patent de constater que de nos jours, les Goliath l’emportent.

Je ne vois rien qui change et, comme par hasard ce sont éternellement tous les week-end (samedi et dimanche), pratiquement sans interruption, dès 6h00 du matin que les nuisances sonores nous agressent. Est-ce que les vents souffleraient toujours dans la même direction les week-ends pour que les avions soient toujours envoyés vers la ville?
Le citadin que je suis, (fatigué déjà par les nuisances sonores de la semaine, la pollution atmosphérique causée par les gaz d’échappements des voitures, et, last but not least, l’agressivité ambiante), n’aurait-il pas droit à un repos dominical bien mérité et qui ne soit perturbé par cette pollution sonore infernale faite par ces centaines d’avion qui décollent chaque week-end, comme par hasard, sur Bruxelles? Je n’évoquerais même pas le danger potentiel que cela représente au risque de paraître complètement ringard….

Nous sommes dans un paradoxe où l’on organise, par démagogie et soucis de propagandes électorales, une journée sans voiture !? (Faut ratisser large de nos jours…). La belle affaire ! Cette kermesse aux boudins, organisée pour épater et amuser le provincial ou le bobo en quête d’écologie citadine a de quoi faire grincer. Personne ne s’étonne de voir Bruxelles durant cette journée survolée par des centaines d’avion. Personne ne soulève cette pollution au kérosène et au bruit, mais l’on regarde émerveillé 3 poules et 2 vaches qui se demandent ce qu’elles font sur une place Poulaert, livrée à l’amusement béat des bobos pouvant occuper la voirie publique…. On s’amuse comme on peut… « Panem et Circenses ».

Du moment qu’il y ait des frites, des boudins et de la musique, tout le monde est content. Tant mieux et tant pis. Faut rentrer dans les rangs et bon voyage vers la pensée unique…..

Rien ne change donc et je me dis à quoi cela sert-il encore de combattre là où les intérêts financiers prévalent. A quoi sert votre combat qu’au début je soutenais et j’admirais. Nous vivons dans un monde où il n’y a plus de place pour les Don Quichotte…. Je pense qu’il est grand temps de se résigner. En ce qui me concerne, je capitule et me range du côté des désabusés…je n’y crois plus.

Bien à vous,

P.M. de Forest