Déménager un aéroport en une nuit ? Möglich!

Notre commentaire : Voici deux articles relatant le déménagement de l’aéroport de Berlin.
Si on peut déménager un tel mastodonte, pourquoi pas le petit poucet (mal placé) de Zaventem ?

Raphaël Meulders
lalibre.be
Mis en ligne le 05/05/2012

C’est le pari que se lance Berlin qui va enfin unifier ses différents aérodromes. Lufthansa y mise très gros en y créant une base européenne à bas prix.

à Berlin

La nuit du 2 ou 3 juin s’annonce déjà comme l’une des plus embouteillées de l’histoire de Berlin. Un convoi de plus de 600 camions traversera la ville de part en part, avec à son bord des tonnes de matériel lié de près ou de loin à l’aéronautique. Adieu aéroport de Tegel et bienvenue au flambant neuf aéroport de Berlin-Brandebourg « Willy Brandt », dans le Sud-Est de la ville. La capitale allemande voit grand, puisque 27 millions de passagers sont déjà prévus pour la première année de fonctionnement de Berlin-Brandebourg (soit une fois et demie la capacité de l’aéroport de Zaventem) et 40 millions à moyen terme (avec la construction de deux terminaux annexes). De quoi placer Berlin dans le top 3 allemand (après Francfort et Munich) et top 10 des aéroports européens.

Mais, au-delà des chiffres, la symbolique est aussi très forte : le ciel berlinois, divisé d’Est en Ouest, tout comme l’a été la ville pendant des années, tournera une page définitive de son histoire. Ce manque d’aéroport d’envergure a souvent été le complexe de Berlin face à ses consœurs européennes (voir ci-dessous). « Nous formerons enfin une vraie métropole », s’exclame Oliver Aust, chargé de la communication du futur aéroport.

Reste que l’affaire n‘est pas encore entendue, car un « kolossal » défi attend les autorités berlinoises : rassembler ces deux aéroports commerciaux encore en activités (Tegel et Schönefeld qui rassemblait les compagnies à bas prix) en un seul. « Personne ne l’a fait dans le monde auparavant. C’est une première », poursuit M. Aust. Il faut assurer un service continu et nous n’avons pas le choix. On devra réaliser énormément de choses en dernière minute ». L’équation est simple : le dernier vol arrive à l’aéroport de Tegel à 23h et le premier part du nouvel aéroport à 5h18. Les premiers passagers arriveront déjà vers 3h du matin Il faudra être rapide et efficace ».

Le stress monte donc du côté de Brandebourg, d’autant que les travaux sont loin d’être terminés, si l’on en juge par les innombrables ouvriers qui triment jour et nuit sur le chantier. « On s’attend à une sorte de petit chaos organisé, explique sourire crispé Olivier Wagner, vice président des services directs de Lufthansa qui revient régulièrement voir les avancements du chantier. Ce dernier « n’avance pas assez vite », selon M. Wagner. I l faudrait que les ouvriers mettent les bouchées doubles, travaillent davantage la nuit. Là je suis vraiment sceptique », dit-il. Car le groupe Lufthansa, en difficulté financière (voir LLB 04/05), mise gros sur ce futur aéroport. Il compte, notamment, y lancer un véritable « hub » pour l’Europe et les pays méditerranéens, avec 30 nouvelles destinations prévues dès cet été (voir ci-dessous), sur un modèle proche du low cost.

 

Mais même le chantier terminé à temps, les couacs sont déjà annoncés comme « quasi inévitables » dans les premiers jours. Des craintes pèsent, notamment, sur les systèmes informatiques et électriques « qui n’ont pas encore été testés à un tel volume d’exploitation ». L’exemple récent de l’inauguration du gigantesque terminal 5 de Londres Heathrow, qui avait tourné au fiasco en 2008 (voir ci-contre) est encore dans beaucoup de mémoires allemandes.

Ici, on a prévu le coup, l’inauguration officielle se fera quelques jours avant l’ouverture effective de l’aéroport. « C’est plus prudent. On ne pourra pas à la fois se concentrer sur la sécurité de la chancelière Angela Merkel et sur tous les problèmes que nous aurons à gérer », justifie M. Aust.

Casque bleu sur la tête et bottes aux pieds, un groupe d’hôtesses de la compagnie ukrainienne UIA tentent de mettre en marche un tapis roulant d’un desk d’embarquement. Depuis six mois, près de 10000 employés sont venus tester, grandeur nature, leur futur lieu de travail. L’aéroport ressemble déjà à une fourmilière active.

Pour le design, rien de surprenant : les Allemands ont voulu un aéroport « sobre », « aéré » et avec une touche berlinoise, notamment dans les blocs d’enregistrements recouverts de (faux) bois et les immenses œuvres artistiques accrochées au plafond et représentant des « tapis magiques ». Autre très bonne idée allemande, le train arrive dans le sous-sol de l’aéroport et relie directement différentes villes européennes (mais pas encore Bruxelles) et le centre de Berlin pour 3 euros).

 

 

 

 

 

Agence France-Presse
BerlinPublié le 04 mai 2012 à 14h34 | Mis à jour le 04 mai 2012 à 14h34

Dans à peine un mois, les deux aéroports desservant la capitale allemande auront fermé leurs portes pour de bon pour laisser la place au nouveau Berlin Brandenburg International.

Ce nouvel aéroport est en construction depuis six ans et subit actuellement les derniers tests pour s’assurer que le transfert, prévu dans la nuit du 2 au 3 juin, de toutes les activités des aéroports Tegel et Schönefeld vers Brandenburg se passe sans le moindre accroc.

En partant du principe que tout se déroule pour le mieux, les passagers à destination de Berlin devraient largement bénéficier de ce changement : le nouveau terminal fera partie des plus modernes au monde et sera capable d’accueillir jusqu’à 30 millions de passagers par an, ainsi que les avions les plus récents.

Comparé aux conditions difficiles qui existent actuellement à l’aéroport Tegel, les 150 boutiques et restaurants devraient être un paradis pour les usagers. De nombreuses marques internationales seront présentes, comme Tiffany, Boss, Burberry, Starbucks ou McDonalds. Celles-ci se joindront aux marques locales et aux restaurants gastronomiques prévus dans un espace duty-free de20 000 mètres carrés.

Ce nouvel aéroport ravit également les compagnies aériennes, qui sont nombreuses à prévoir une expansion immédiate.

Lufthansa, le plus important transporteur européen, a ainsi annoncé qu’il desservirait 32 nouvelles destinations depuis Berlin, alors que AirBerlin et easyJet ouvriront aussi de nouvelles liaisons. L’accroissement du nombre de vols devrait permettre à l’aéroport d’accueillir 25 millions de passagers dès sa première année, ont affirmé les responsables de Brandenburg.

Cela signifie que le système de transports publics de Berlin, qui a significativement été amélioré, sera davantage sollicité.

En plus d’une gare située sous le terminal disposant de six voies ferrées pouvant accueillir des trains à grande vitesse à destination d’Amsterdam ou de Cracovie, les nouveaux trains S-Bahn déposeront les touristes dans le centre de Berlin toutes les 15 minutes.

Un festival en l’honneur de l’ouverture de l’aéroport Berlin Brandenburg International se tiendra les 12 et 13 mai.