DANJOU,CECILE
Mercredi 25 avril 2012
lesoir.be

Survol de Bruxelles Le parti flamand veut modifier la réglementation actuelle

Voici une proposition de loi hautement symbolique qui risque de faire grincer quelques dents. La N-VA souhaite supprimer la loi qui interdit le survol des avions au-dessus du palais royal. Le parti flamand a déposé un texte dans ce sens le 17 avril à la Chambre.

Concrètement, depuis 1954, aucun avion n’est autorisé à passer au-dessus du palais. Cela pour des raisons évidentes de sécurité. Une décision que la N-VA veut remettre en cause. « On peut se demander pourquoi les domaines royaux exigeraient un niveau de sécurité plus élevé que certains sites stratégiques de la production industrielle ou certaines installations de production d’énergie », s’interroge le parti de Bart De Wever.

Préserver la Flandre

Du côté du palais, on préfère ne pas réagir. « C’est une proposition de loi, nous n’avons pas l’habitude de réagir à ce genre de choses », souligne Pierre-Emmanuel De Bauw, le porte-parole du palais.

Outre le côté symbolique lié à la royauté, c’est également le débat sur le survol des avions en périphérie bruxelloise dont il est question ici. Car en autorisant les avions à passer au-dessus du palais royal, la N-VA entend diminuer le survol de la périphérie flamande. « Les routes (…) qui font voler les avions autour de la Région de Bruxelles-Capitale dans le but de déplacer les nuisances pour la Région bruxelloise vers la périphérie flamande pourraient notamment être remises en question », peut-on lire dans la proposition législative. La N-VA indique toutefois que « le Roi pourra encore interdire le survol de certaines parties du territoire, mais uniquement de manière temporaire et pour faire face à une menace ou à des situations d’urgence déterminées. ». Le secrétariat d’État à la Mobilité n’a pas tenu à réagir. « Cette idée n’est pas dans l’accord de gouvernement, et donc pas dans notre feuille de route, nous ne pouvons pas nous prononcer. » La Ville de Bruxelles est également restée silencieuse.

la loi

Deux textes de loi de 1954 et 1958 réglementent la circulation des avions au-dessus de notre capitale.

Arrêté royal du 11 juin 1954. Il porte sur l’interdiction de survol dont la partie du territoire délimité par une circonférence de 1.500 mètres de rayon centrée sur les châteaux royaux de Laeken et de Ciergnon.

Arrêté royal du 14 avril 1958. Il interdit aux aéronefs de survoler la partie de l’agglomération bruxelloise située à l’intérieur d’une circonférence de 5 kilomètres de rayon, centrée sur le parc de Bruxelles. Comprenez l’hyper centre de la capitale. Autre zone concernée, la zone comprenant l’Exposition internationale et universelle de Bruxelles 1958. Il y a toutefois une exception : un avion peut survoler la zone s’il est suivi par les services de la circulation aérienne.

Dans les faits. Il a été montré à plusieurs reprises que l’exception est devenue la règle et que de nombreux avions passent chaque jour au-dessus du centre-ville de la capitale. Même la zone du palais royal serait régulièrement survolée la nuit par des avions s’écartant de leur couloir aérien.

reaction

Didier Boulaert administrateur de l’association Air Libre

Que pensez-vous la proposition de la N-VA ?

C’est hypocrite. Car les avions passent déjà actuellement au-dessus dans la fameuse zone interdite autour du domaine royal. Le canal fait partie de cette zone et des avions y passent tous les jours, ça va dans tous les sens. J’habite juste à côté et j’ai encore été réveillé la nuit dernière.

Le parti flamand parle, avec sa proposition, de répartition des nuisances sonores…

La dispersion ne donne pas moins de nuisances. La N-VA ne permet pas que les avions passent au-dessus de Louvain ou d’Anvers.

En dehors de la N-VA, il y a des propositions sur la table du gouvernement.

Oui et ce sont de mauvaises solutions. Car au final, tous les avions arrivent à Anderlecht au début de la chaussée de Gand. Nous essayons de rencontrer le secrétaire d’État à la Mobilité.