Le Bruit : la raison principale pour l’exode des bruxellois ?

« Bruxelles-Environnement a présenté à la presse le 5 mai 2010 son premier atlas ‘Bruit des transports » qui concerne le bruit de l’année….
… 2006.

Le rapport confirme ce que l’association Bruxelles Air Libre observe depuis longtemps sur le terrain : le survol croissant des 19 communes font fuir les Bruxellois.

Bruxelles Air Libre a extrait de l’atlas du bruit des textes et des images éloquents en ce qui concerne le bruit des avions (qui serait une cause majeure de l’exode des Bruxellois vers la périphérie et les autres provinces).

L’association Bruxelles Air Libre félicite la ministre Huytebroeck et Bruxelles-Environnement pour ce mangifique travail (même si on peut se demander pourquoi cet atlas n’a pas été actualisé pour les années 2007, 2008, et 2009, et si et quand il le sera).

Les constats faits par l’atlas du bruit en matière de nuisances dues au survol de la Région sont effarants.

Observant les extraits ci-dessous (voir les passages mis en gras), comment nos dirigeants peuvent-ils accepter la situation actuelle et, surtout, comment peuvent-ils avaliser mesure négative après mesure négative, dont le plan Schouppe imminent, tout en sachant que celui-ci engendrera un nouvel accroissement des nuisances sur les zones densément peuplées de la Région bruxelloise ?

Quand donc les autorités de la Région bruxelloise se décideront-elles à prendre vraiment la défense de la santé des Bruxellois ?

A moins qu’elles ne soient déjà résignées à voir partir vers d’autres cieux les familles qui en ont les moyens et qui sont aussi ses principaux contribuables… ?

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Extraits d’images significatives de l’atlas du bruit :

Carte du bruit globale, routes et avions :

Le graphique ci-dessous illustre la subjectivité du sentiment de gêne en fonction du mode de transport et ce pour un même niveau sonore. Soumise à des niveaux d’exposition objectivementidentiques, la population le bruit du trafic aérien comme plus gênant que celui des trafics routier et ferroviaire.

Ces cartes ci-dessous illustrent les contours de bruit moyens des avions : en d’autres mots : où il est supportable d’habiter et où il l’est moins :

Extraits de textes :

Trafic aérien – Niveaux sonores de jour – 2006

Près de deux tiers du territoire de la Région subissent l’impact sonore lié aux activités de l’aéroport de Bruxelles-National. Le Nord de la Ville de Bruxelles, les communes d’Evere, de Schaerbeek, de Woluwe-Saint-Lambert et de Woluwe-Saint-Pierre subissent en partie des niveaux sonores supérieurs à 55 dB(A) durant la journée.
Les quartiers proches de l’aéroport (en particulier Haren) sont exposés à des niveaux de plus de 65 dB(A) en journée. Les résultats montrent la prédominance, comme source de nuisances, de certaines routes aériennes. Un contour étroit qui pointe vers le centre de la Région de Bruxelles-Capitale est observé. Au centre de cette zone passe la route SOP3D-25R. Le week-end, la forme de cette zone est moins lisse sur les bords que pour les autres périodes de référence. Les routes suivantes passent par cette zone : SOP3D-25R, CIV1E-25R, CIV7D-25R et ARR-0715. Les niveaux sont plus élevés le week-end et leur emprise sur le territoire est plus importante.

Trafic aérien – Niveaux sonores de nuit – 2006

L’impact des routes aériennes traversant la Région est particulièrement marqué la nuit.
Le Nord de la Ville de Bruxelles, les communes d’Evere, de Schaerbeek, de Molenbeek-Saint-Jean, de Woluwe-Saint-Lambert, de Woluwe-Saint-Pierre, et dans une moindre mesure, d’Auderghem, d’Anderlecht, de Saint-Josse-ten-Noode et de Watermael-Boitsfort subissent des niveaux sonores supérieurs à 45 dB(A).
Les quartiers les plus proches de l’aéroport connaissent des niveaux
sonores au-delà de 55 dB(A) pour Bruxelles-Ville dans sa partie Nord, et de 50 dB(A) pour Evere, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre.
Les résultats montrent également la prédominance, comme source de nuisances, de certaines routes aériennes. Un contour étroit qui pointe vers le centre de la Région de Bruxelles-Capitale est observé. Au centre de cette zone passe la route SOP3D-25R. La nuit, une percée de la route CIV7D-25R est également perceptible et dans une moindre mesure, de la route SOP3D-25R. Le weekend, une percée similaire peut être observée la nuit mais pour des niveaux nettement moins élevés que le jour. Les routes CIV1E-25R et CIV7D-25R semblent être les plus dominantes.

Potentiellement plus de 27 % de la population (267.000 personnes) vivent dans une habitation soumise à des niveaux de bruit supérieurs à 45 dB(A), qui est la valeur de référence de l’OMS comme niveau maximum pour éviter un impact sur la santé.
Cependant, ces résultats reflètent le bruit global annuel durant 8 heures de nuit, en tenant compte de tous les mouvements effectués au-dessus de la Région bruxelloise entre 23 et 7 heures. Il n’est donc pas exclu d’être réveillé par le passage d’un avion qui excède ces niveaux sonores.
Etant donné le survol des bâtiments dans leur entièreté, l’identification des façades calmes n’est pas pertinente.

Trafic aérien – Dépassements des valeurs seuil – 2006

Les cartes de dépassements, une pour le jour, une pour la nuit, identifient les zones où le niveau sonore dépasse les valeurs seuils.
Les valeurs limites de l’arrêté de 1999 relatif à la lutte contre le bruit généré par le trafic aérien sont relatives soit aux événements (passages d’avions), soit à des valeurs globales par période pour le jour (7 à 23 heures) et la nuit (23 à 7 heures). Ces dernières pourraient enclencher de la part des pouvoirs publics, une action de répression auprès du gestionnaire de l’aéroport. Contrairement aux cartes de cet atlas, conformes à la Directive européenne, l’Arrêté ne fait pas de distinction supplémentaire entre jour (7 à 19 heures) et soir (19 à 23 heures).
Cette différence a donc nécessité des extrapolations strictement pour la réalisation des cartes. L’étude des dépassements des valeurs limites par période est donc théorique et les cartes des dépassements des limites présentées sont dès lors indicatives.
Les trois zones de l’arrêté du 27 mai 1999 ont été conservées et sont reprises dans les cartes. Les valeurs limites adaptées “par période réglementaire” pour le jour et la nuit, pour ces trois zones sont données ci-après.
Le jour, seuls des dépassements modérés tant en niveaux, inférieurs à 2 dB(A), qu’en surface exposée sont observés. Les dépassements pendant la période d’évaluation “jour” ne sont pas alarmants.
La nuit, les dépassements des Ln sont par contre localement fort élevés (jusqu’à 5 dB(A)).
La confrontation des cartes de dépassements avec le calque de densité de population montre que la nuit, une grande partie des dépassements sont localisés dans des zones fortement habitées.
La population potentiellement impactée est concentrée dans les quartiers de Laeken, Neder-Over-Heembeek, Haren, l’ouest du Pentagone sur le territoire de la Ville de Bruxelles, dans le bas de Schaerbeek et de Saint-Josse, dans le Nord de Jette, dans le vieux Molenbeek et à Anderlecht dans le quartier de la Gare du Midi.

Trafic aérien – Gêne acoustique globale – 2006
Luchtverkeer – Globale geluidshinder – 2006

Les tendances générales observées pour l’indicateur Lden montrent que les deux tiers du territoire bruxellois subissent l’influence des activités de l’aéroport.
La Ville de Bruxelles (excepté sa partie sud) et les communes d’Evere, de Schaerbeek, de Molenbeek-Saint-Jean, de Woluwe- Saint-Lambert et de Woluwe-Saint-Pierre subissent en partie des niveaux sonores supérieurs à 55 dB(A) sur une période de 24 heures, seuil à partir duquel une gêne importante est ressentie.
Ce niveau atteint plus de 60 dB(A) dans les communes proches de l’aéroport (principalement Evere, une partie de Bruxelles-Ville, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre).
Pour les mouvements des jours de semaine, la journée est soumise à des niveaux plus élevés que le soir. Pour les mouvements des week-ends, le soir est soumis à des niveaux légèrement plus élevés que le jour.
Globalement sur l’année, les nuisances, pour les périodes d’évaluation jour et soir, sont quasiment identiques, peu de variations sont observées.
La population vivant dans une habitation exposée à un Lden supérieur ou égal à 55 dB(A), seuil à partir duquel une gêne importante est ressentie, est plus importante le week-end que la semaine.
En comparant les différents indices utilisés, potentiellement 7 % de la population vivent dans une habitation soumise, en raison du bruit du trafic aérien, à plus de 55 dB(A) en période jour, 5 % en période de soirée et 0 % en période nuit. L’indice Lden atteint lui 13 % de la population, ce qui confirme la pondération faite sur les périodes plus sensibles.

[Télécharger atlas « Bruit des transports »-> http://www.bruxellesenvironnement.be/Templates/news.aspx?id=25302&langtype=2060]