Une réflexion pertinente de Pierre Ozer, de l’Université de Liège, dans La Libre Belgique des 9 et 10 septembre
Certifiée «bio», elle a fait 15 000 kilomètres en avion, kérosène compris.
Pierre OZER
Elles sont belles, rondes, colorées et appétissantes à l’envi. Elles nous viennent d’Argentine ou de Nouvelle-Zélande. Ce sont les pommes certifiées «bio» que nous proposent actuellement nos supermarchés…
Alors même que la question du réchauffement climatique est sur toutes les lèvres, jusqu’à entrer dans les débats politiques de nos élections communales à venir; alors que le citoyen belge se sent désemparé par rapport à l’augmentation du prix du baril de pétrole dont les répercussions se font ressentir directement sur le prix du carburant à la pompe et sur tous les autres produits de consommation; ces pommes biologiques ont parcouru une distance variant entre 12 000 et 19 000 kilomètres pour être commercialisées chez nous!
Si le label «bio» est certes synonyme de qualité et de respect de l’environnement, cela n’est plus aussi vrai lorsque ces fruits et légumes ont parcouru une telle distance, participant de la sorte à l’augmentation perpétuelle de notre «empreinte écologique».
Souvent, le consommateur se demande quelle est sa marge de manoeuvre par rapport à ces problématiques globales dont on parle tant. Dans ce cas, c’est très simple: attendre encore quelques jours… Les bonnes pommes savoureuses bien de chez nous seront alors à portée de main.
© La Libre Belgique 2006
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